Rare Interview with André Fabre: A Glimpse into the Distinguished Career of a Renowned Jockey | Page 52

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IL A TOUT DIT

UNE FOIS POUR TOUTES

André Fabre donne rarement des interviews , et pratiquement jamais à la presse française . La brouille remonte à 1983 ( lire le témoignage du journaliste Jean Biju à ce sujet . Toutefois , entre 1973 , c ’ est-à-dire le début de sa carrière de jockey professionnel et 1983 , il a largement partagé son activité avec la presse et le public . Il est à nouveau sorti du silence en septembre 1990 quand il a considéré que son honneur avait été bafoué par une décision des commissaires qui sous-entendait qu ’ il avait donné pour instructions à un de ses jockeys de laisser gagner son compagnon d ’ écurie . Il sait donc à quoi sert la presse , et il s ’ en sert seulement lorsqu ’ elle peut l ’ aider .
Comment le lui reprocher aujourd ’ hui ? Il a en revanche toujours continué de répondre aux questions de la presse hippique britannique . Le contexte est différent , outre-Manche . Cela n ’ a vraiment plus d ’ importance . Ayant basé sa carrière sur des principes qui semblent ne jamais avoir varié , bâti son édifice sur les fondations jetées par les maîtres de son temps , André Adèle et François Mathet , on pourrait reconstituer aujourd ’ hui , à l ’ aide des bribes qu ’ il a lâchées ça et là au fil de ses prises de parole , une interview tout à fait d ’ actualité , et des thèmes récurrents , année après année , et sans doute encore aujourd ’ hui .
France Soir , 4 / 11 / 73 , Gérard Brami
« J ’ ai commencé à monter à cheval à Berlin , où mon père était en poste . Ce fut une sorte de coup de foudre . Je ne montais qu ’ en fonction de mes résultats scolaires . Mes bonnes notes étaient récompensées par des heures d ’ équitation . À 21 ans , je suis arrivé à Paros pour y suivre des études de droit . Je montais toujours à cheval mais en concours hippique , où j ’ ai d ’ ailleurs obtenu quelques bons résultats sur le plan national . Les courses m ’ étaient complètement inconnues . Un ami commun m ’ a présenté Léon Gaumondy pour une sorte de stage de perfectionnement … J ’ avoue que je dois un peu ma licence aux événements de mai 68 . Je séchais presque la totalité de mes cours pour l ’ entraînement et les courses . Les professeurs à l ’ examen firent preuve d ’ une grande indulgence qui arrangea bien mes affaires . »
« J ’ ai eu la chance de tomber sur André Adèle , un homme qui semble les avoir si bien compris que tous ses chevaux ont l ’ air heureux malgré l ’ univers concentrationnaire dans lequel ils vivent . »
« C ’ est un métier tellement difficile . Les grands jockeys font des tas de choses en course qui sont pour eux naturelles , mais qu ’ il m ’ est difficile de réussir , moi qui n ’ en suis qu ’ aux premiers balbutiements . »
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