L'ère Fabre N°1 Octobre 2024 | A la une

Témoignage

Alain de Royer Dupré et André Fabre sont arrivés à Chantilly pratiquement au même moment, et ils ont atteint les sommets ensemble.

« André Fabre est un véritable homme de cheval. J’ai formé de bons entraîneurs et à chacun, je disais que la personne à vraiment imiter et à regarder, c’était André Fabre. Pour moi, c’était la quintessence. Quand je suis arrivé à Chantilly et que ça a commencé à marcher, j’ai été invité à une émission avec Olivier de Rincquesen qui s’appelait « Les numéros 1 de demain ». Pour finir, il m’a demandé quel était le futur numéro 1 de demain, et j’ai répondu « André Fabre ». Il a une intelligence, il a une culture, et il est très clair dans tout ce qu’il fait. Pour que je prenne du plaisir à entraîner, je dois me limiter à 120 chevaux, 150 maximum, mais lui a toujours travaillé avec de plus gros effectifs. Il a sa femme Elisabeth, bien sûr, mais je crois qu’il a le cerveau pour entraîner beaucoup de chevaux. J’ai récemment discuté avec quelqu’un qui avait travaillé chez lui et chez moi, et il me disait qu’on avait des bases qui étaient très proches mais qu’il y avait des différences, bien sûr, surtout dans la récupération. C’est-à-dire que lui prend plus de temps dans la récupération que moi. Je n’ai jamais trop voulu laisser reprendre aux chevaux trop de fraîcheur et d’après ce que j’ai cru comprendre de notre voisin, lui préfère ça. Autant nous pouvons voir et comprendre les galops de son voisin, mais pas ce genre de choses. En dehors de ça, il me suffisait de regarder ce qu’il faisait pour comprendre, alors que de temps en temps, il y a des gens, vous avez beau regarder, vous ne comprenez rien. » « Quand je suis arrivé de province à Chantilly, je n’ai pas voulu m’éloigner de mes bases, parce que j’amenais des choses qui me venaient des sports équestres et qui m’ont aidé beaucoup. Je ne voulais pas les perdre. En revanche, j’étais prêt à voir ce qui se faisait. Par exemple, faute de gazon en province, nous travaillions beaucoup sur le sable, et on ne voulait pas démarrer trop vite pour que les chevaux aillent bien au bout de leur galop. J’ai eu tendance à faire la même chose sur le gazon, au début, mais je me suis vite aperçu que c’était une erreur, parce que j’ai regardé ce que faisaient les chevaux d’autres entraîneurs, et en particulier d’André. Et très rapidement, je me suis mis à partir beaucoup plus franchement dans les galops, si bien que les chevaux tiraient moins, ce qui n’a que des avantages. Ça, ce sont des choses qu’on apprend, qu’on peut affiner et grâce auxquelles on s’améliore. »