Par Serge Okey
Une petite sélection d’une discothèque de folie disponible à chaque numéro, de titres s’imposant par le feu de l’actualité, ou un petit peu tirés par les... chevaux.
WILD HORSES THE ROLLING STONES
« Childhood living... » Une voix vibrante comme un saut en apesanteur sur le fameux « Rail ditch » d’Auteuil. « Wild horses » n’est pas une ode aux chevaux sauvages, mais un single sorti en 1971 en pleine « Unhappy end » entre Mick Jagger et Mariane Faithfull. Laquelle aurait prononcé le refrain à la sortie d’un coma surdosé de médocs : « Wild horses couldn’t drag me away » (Les chevaux sauvages ne pouvaient pas m’entraîner).
Repris par une cohorte d’artistes au moins aussi dense que le peloton de « crazy horses » au Grand National d’Aintree, « Wild Horses » a été magnifié en 1995 par une version 100% live façon « MTV Unplugged ». La voix plaintive de Mick Jagger, la guitare 12 cordes de Keith Richards et les accords montés d’une octave de Mick Taylor font d’elle une des balades les plus langoureuses des Stones.
NIGHTCALL KAVINSKY
Sans conteste le tube du moment. Treize ans après le succès déjà colossal de la BO du film Drive, Nightcall sonne comme une renaissance, une remontada, et rallume plein phares la Chevrolet Malibu du beau Ryan Gosling.
Quel instant de grâce lors de la cérémonie de clôture des JO ! Un ange nommé Angèle qui passe et soulève les cœurs comme André Fabre les trophées. Phœnix le bien nommé qui se sent pousser des ailes. Et Kavinsky, l’étalon de ce tube planétaire, qui fend l’épaisse fumée rouge et bleue à coups de synthés rétro.
Hit le plus « shazamé » de l’histoire, Nightcall est le dernier cocorico d’une moisson olympique historique. Un riff entêtant, une voix d’outre-tombe cousine de Daft Punk et Carpenter Brut, une virée plein pot dans les années 80. L’heure de gloire d’un jockey des platines qui « drive » magnifiquement bien sa route.
FALLING DOWN ADRIAN BERENGUER
Mercedes-Benz, Microsoft, Ferrari, Guerlain... Les grandes maisons raffolent du compositeur espagnol Adrian Berenguer. à son tour, France-Galop s’est tourné vers cet ambianceur de « marques » pour signer la bande-son de son 103e Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.
Le titre se nomme « Falling Down » et c’est le neuvième morceau de l’album « Still Life ». Dans sa version intégrale, cette musique est construite comme une sage course d’attente : quelques gouttes de piano avant qu’un mille-feuille de violons et claviers ne lâche les chevaux dans la ligne droite. Brillante épopée orchestrée comme du sur-mesure par ce discret ténor du spot de pub, passé par les jeux vidéo et les films d’animation. C’est comme une recette de cuisine d’Ottolenghi : simple et infaillible.