Si la génétique est la base pour orienter les chevaux vers une certaine distance, il y a toutefois des exceptions qui justifient la règle. Tous les intervenants dans la réalisation de cet article ont cité le colosse Persian King, 1,70 m au garrot, aujourd’hui étalon au haras d’Etreham. Ni son physique ni ses origines ne le prédestinaient à tenir la distance. C’est un fils de Kingman et de Pretty Please par Dylan Thomas. « Son père est un excellent étalon pour produire des chevaux de 1 600 m, c’est une origine de chevaux de vitesse typiquement américaine avec Invincible Spirit derrière. Son père de mère, Dylan Thomas, était un cheval de tenue mais n’est pas reconnu pour être améliorateur », dissèque Richard Corveller. Excellent et dur à cuire, Persian King, entraîné par André Fabre, a couru douze fois pour sept victoires et cinq places. Il a gagné Groupe 1 sur 1 600 et 1 800 mètres et réalisé la performance peu commune d’enchaîner une victoire sur les 1 600 m du « Moulin de Longchamp » en septembre 2020 avec une troisième place sur les 2 400 m de « l’Arc » pile un mois plus tard. « Il avait de la versatilité comme on dit en Anglais : une capacité d’accélérer sur toutes les distances », analyse Freddy Powell. Pour Alain de Royer, « C’était un cheval avec un passage de vitesse magnifique, il ne tenait pas vraiment la distance mais l’a fait sur sa classe »
Les deux s’accordent pour dire que les aptitudes de Persian King sont « Une bizarrerie génétique mais surtout une grande performance d’entraîneur ».
Le « cas » Persian King
Alain de Royer aime aussi à citer l’étalon Sendawar (Priolo). « Je l’ai débuté sur 2 000 m à trois ans car il était très froid le matin, se souvient l’entraîneur. Il a gagné son maiden sur 2 000 m, puis a été battu par Montjeu sur les 2 100 m du Prix Greffulhe. Finalement c’était un cheval de 1 600 m, il a remporté trois Groupes 1 sur cette distance puis le Prix d’Ispahan Gr1 sur 1 850 m. Il faut se méfier des chevaux qui dorment le matin car on a tendance à les débuter sur trop long ! » Solow, le célèbre hongre de Freddy Head, qui portait la casaque Wertheimer, est une autre curiosité. Freddy Powell rappelle qu’il est né pour courir sur les distances longues, étant fils de Singspiel qui s’illustrait sur 2 000 m et plus et d’une jument ayant eu ses meilleures performances sur 3 000-3 100 m. Mais Solow est devenu un champion miler, avec treize victoires donc cinq Gr1
sur 1 600-1 850 m.