L'ère Fabre N°1 Octobre 2024 | Page 94

MUSIQUE

MAESTRO !

Par Serge Okey
Une petite sélection d ’ une discothèque de folie disponible à chaque numéro , de titres s ’ imposant par le feu de l ’ actualité , ou un petit peu tirés par les ... chevaux .
WILD HORSES THE ROLLING STONES
NIGHTCALL KAVINSKY
FALLING DOWN ADRIAN BERENGUER
« Childhood living ... » Une voix vibrante comme un saut en apesanteur sur le fameux « Rail ditch » d ’ Auteuil . « Wild horses » n ’ est pas une ode aux chevaux sauvages , mais un single sorti en 1971 en pleine « Unhappy end » entre Mick Jagger et Mariane Faithfull . Laquelle aurait prononcé le refrain à la sortie d ’ un coma surdosé de médocs : « Wild horses couldn ’ t drag me away » ( Les chevaux sauvages ne pouvaient pas m ’ entraîner ). Repris par une cohorte d ’ artistes au moins aussi dense que le peloton de « crazy horses » au Grand National d ’ Aintree , « Wild Horses » a été magnifié en 1995 par une version 100 % live façon « MTV Unplugged ». La voix plaintive de Mick Jagger , la guitare 12 cordes de Keith Richards et les accords montés d ’ une octave de Mick Taylor font d ’ elle une des balades les plus langoureuses des Stones .
Sans conteste le tube du moment . Treize ans après le succès déjà colossal de la BO du film Drive , Nightcall sonne comme une renaissance , une remontada , et rallume plein phares la Chevrolet Malibu du beau Ryan Gosling . Quel instant de grâce lors de la cérémonie de clôture des JO ! Un ange nommé Angèle qui passe et soulève les cœurs comme André Fabre les trophées . Phœnix le bien nommé qui se sent pousser des ailes . Et Kavinsky , l ’ étalon de ce tube planétaire , qui fend l ’ épaisse fumée rouge et bleue à coups de synthés rétro . Hit le plus « shazamé » de l ’ histoire , Nightcall est le dernier cocorico d ’ une moisson olympique historique . Un riff entêtant , une voix d ’ outre-tombe cousine de Daft Punk et Carpenter Brut , une virée plein pot dans les années 80 . L ’ heure de gloire d ’ un jockey des platines qui « drive » magnifiquement bien sa route .
Mercedes-Benz , Microsoft , Ferrari , Guerlain ... Les grandes maisons raffolent du compositeur espagnol Adrian Berenguer . À son tour , France-Galop s ’ est tourné vers cet ambianceur de « marques » pour signer la bande-son de son 103 e Qatar Prix de l ’ Arc de Triomphe . Le titre se nomme « Falling Down » et c ’ est le neuvième morceau de l ’ album « Still Life ». Dans sa version intégrale , cette musique est construite comme une sage course d ’ attente : quelques gouttes de piano avant qu ’ un mille-feuille de violons et claviers ne lâche les chevaux dans la ligne droite . Brillante épopée orchestrée comme du sur-mesure par ce discret ténor du spot de pub , passé par les jeux vidéo et les films d ’ animation . C ’ est comme une recette de cuisine d ’ Ottolenghi : simple et infaillible .
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