Il va y avoir du sport N°6 Mars 2025 | Page 82

MATT COLEMAN : « DE PLUS EN PLUS D ’ ANGLAIS PENSENT À LA FRANCE »

Associé depuis 2006 avec l ’ agent Anthony Stroud dans l ’ agence Stroud Coleman Bloodstock basée à Newmarket , Matt Coleman gère les intérêts de divers investisseurs britanniques en France , dont Oliver Pawle qui témoigne par ailleurs dans notre article . Selon cet agent très tourné vers le marché international , le pouvoir d ’ attraction de notre pays est en train de se renforcer : « Autrefois , il était difficile d ’ envoyer une jument de plat en France , car les bons étalons n ’ y étaient pas nombreux . Or , aujourd ’ hui , derrière les leaders que sont Siyouni et Zarak ou encore Hello Youmzain qui est en pleine éclosion , il y a douze ou quinze étalons officiant entre 5 000 et 15 000 euros auxquels je peux conseiller à mes clients d ’ adresser une jument . Je parle de jeunes vainqueurs de Groupe 1 dont on peut espérer qu ’ ils produisent bien même , si in fine , tous ne deviendront pas des stars . Le tarif de ces sires est globalement inférieur en France à celui d ’ un reproducteur de même niveau en Angleterre ou en Irlande . On ne peut pas citer tous ces prospects intéressants dont Victor Ludorum , Charyn , Metropolitan , Onesto , Sealiway , Big Rock et Mishriff font partie . Le Prince Aga Khan lui-même était plus enclin , ces dernières années , à stationner ses jeunes étalons en France , comme Erevann et Vadeni ». L ’ acquisition du haras normand historique de Fresnay-le- Buffard par le cheik Mansour bin Zayed al Nahyan , qui compte y développer un élevage important de pur-sang anglais et y baser des étalons , est un autre exemple de l ’ attractivité française .
Matt Coleman observe que de plus en plus de Britanniques cherchent leur bonheur sur le ring des ventes aux enchères tricolores . « Jusqu ’ à une époque récente , les Anglais qui investissaient étaient plutôt les très gros acheteurs . Il y a désormais une clientèle de gens « normaux » également , ceci grâce à l ’ amélioration globale du niveau des juments et des étalons ».

C ’ EST AVANT TOUT LE SYSTÈME FRANÇAIS AVEC SES PRIMES AU NAISSEUR

ET L ’ EXCELLENT NIVEAU DES ALLOCATIONS DE

COURSES QUI RENFORCE CETTE CLIENTÈLE .

Le Brexit a compliqué la circulation des chevaux entre l ’ Angleterre et la France et les transports deviennent de plus en plus coûteux , ce qui incite les éleveurs sans sol à laisser leurs poulinières de notre côté du Channel : « Je pense qu ’ à terme , ils seront de plus en plus enclins à stationner leurs juments en France et à les faire moins voyager , sauf pour aller
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