Satoru Miura déguste un ballon de côtes du Rhône dans le bar à vin cosmopolite du 12e arrondissement de Paris, le Baron Rouge. L’artiste y expose sans façons quelques-uns de ses petits formats, achevés ou ébauchés. Tous représentent des scènes d’hippodromes français. Totalement monomaniaque, il se justifie : « Ce qui m’intéresse est que les hippodromes français possèdent une grande variété des paysages. lls me permettent différents points de vue. Au Japon, tous les hippodromes sont similaires et les pistes sont toutes plates. Il n’y a que très peu de courses d’obstacle, par exemple. Saint-Cloud offre une multiplicité de parcours, ce n’est jamais pareil. Surtout, un fois sur place, je peux jouer ». Ou se lier d’amitié avec des lads-jockeys. Satoru Miura est né en 1946 à Makabe, soit à 70 kilomètres au nord-est de Tokyo. Admirateur de Raoul Dufy et Edgar Degas, il est comme beaucoup de ses concitoyens, fasciné par les Impressionnistes. Il se passionne très tôt pour la peinture figurative, surtout les chevaux et les paysages français. « Plus jeune, je me suis dit : “ si je veux devenir peintre, je dois habiter la ville de la peinture “ ». Il s’installe donc à Paris avec sa femme qui assure les revenus du couple tandis qu’il passe ses journées sur les hippodromes. Et, quand il gagne, il l’invite au restaurant… À son arrivée en 1970, il rencontre son maître, Maurice Brianchon, dont l’influence lui paraît décisive. Dès lors, ses tableaux faussement naïfs se vendent bien au Japon ce qui le fait persévérer dans l’idée que son unique motif, l’hippodrome, deviendrait sa marque. Son émerveillement renouvelé, dit-il, tient à l’atmosphère des réunions et aux saisons qui modifient sa perception des lieux.
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