Festival National Hunt à Cheltenham: Tradition, Héros et Émotions intenses | Page 104

rond des vainqueurs d ’ un gagnant irlandais fait trembler la lande anglaise . On a le sentiment de participer au bord du terrain à un sommet du tournoi des 5 Nations . On est transporté dans une autre dimension par cette folie guerrière . Bien sûr , certains regrettent aujourd ’ hui le calme relatif des trois jours du Festival de jadis , auquel on a ajouté une journée en 2005 . La prééminence du tweed , du velours côtelé « corduroy » et des « trilbies » en couvre-chef n ’ est plus ce qu ’ elle était . Le National Hunt Festival n ’ est plus vraiment un festival de la chasse à courre , qui a longtemps été très lié au monde de l ’ obstacle outre-Manche . Comme dans la plupart des sports , les héros ont changé , de Kopa à M ’ Bappé en passant par Platini , par exemple . Comme dans la plupart des sports , les publics ont changé , de la radio à la télévision de masse , aux smartphones et aux abonnements à des chaînes sans culture . Comme dans la plupart des sports , le modèle économique a évolué . Mais à Cheltenham , une fois le ticket d ’ entrée à 100 € payé , l ’ improbable sandwich à 15 € avalé , la pinte de Guiness à 10 € bue , plus rien n ’ a de prix quand le soleil daigne éclairer Cleeve Hill de cette lumière de printemps si timide , que l ’ on tient dans sa main un ticket gagnant sur le favori , oui , celuilà même qui vient de franchir le dernier obstacle , et que toute la foule , avec vous , encourage pour ces derniers 220 mètres de grimpette , les plus longs de la planète , tandis que les rares chapeaux encore présents s ’ envolent devant vous .
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