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Témoignage
Alain de Royer Dupré et André Fabre sont arrivés à Chantilly pratiquement au même moment , et ils ont atteint les sommets ensemble .
« André Fabre est un véritable homme de cheval . J ’ ai formé de bons entraîneurs et à chacun , je disais que la personne à vraiment imiter et à regarder , c ’ était André Fabre . Pour moi , c ’ était la quintessence . Quand je suis arrivé à Chantilly et que ça a commencé à marcher , j ’ ai été invité à une émission avec Olivier de Rincquesen qui s ’ appelait « Les numéros 1 de demain ». Pour finir , il m ’ a demandé quel était le futur numéro 1 de demain , et j ’ ai répondu « André Fabre ». Il a une intelligence , il a une culture , et il est très clair dans tout ce qu ’ il fait . Pour que je prenne du plaisir à entraîner , je dois me limiter à 120 chevaux , 150 maximum , mais lui a toujours travaillé avec de plus gros effectifs . Il a sa femme Elisabeth , bien sûr , mais je crois qu ’ il a le cerveau pour entraîner beaucoup de chevaux . J ’ ai récemment discuté avec quelqu ’ un qui avait travaillé chez lui et chez moi , et il me disait qu ’ on avait des bases qui étaient très proches mais qu ’ il y avait des différences , bien sûr , surtout dans la récupération . C ’ est-à-dire que lui prend plus de temps dans la récupération que moi . Je n ’ ai jamais trop voulu laisser reprendre aux chevaux trop de fraîcheur et d ’ après ce que j ’ ai cru comprendre de notre voisin , lui préfère ça . Autant nous pouvons voir et comprendre les galops de son voisin , mais pas ce genre de choses . En dehors de ça , il me suffisait
de regarder ce qu ’ il faisait pour comprendre , alors que de temps en temps , il y a des gens , vous avez beau regarder , vous ne comprenez rien . » « Quand je suis arrivé de province à Chantilly , je n ’ ai pas voulu m ’ éloigner de mes bases , parce que j ’ amenais des choses qui me venaient des sports équestres et qui m ’ ont aidé beaucoup . Je ne voulais pas les perdre . En revanche , j ’ étais prêt à voir ce qui se faisait . Par exemple , faute de gazon en province , nous travaillions beaucoup sur le sable , et on ne voulait pas démarrer trop vite pour que les chevaux aillent bien au bout de leur galop . J ’ ai eu tendance à faire la même chose sur le gazon , au début , mais je me suis vite aperçu que c ’ était une erreur , parce que j ’ ai regardé ce que faisaient les chevaux d ’ autres entraîneurs , et en particulier d ’ André . Et très rapidement , je me suis mis à partir beaucoup plus franchement dans les galops , si bien que les chevaux tiraient moins , ce qui n ’ a que des avantages . Ça , ce sont des choses qu ’ on apprend , qu ’ on peut affiner et grâce auxquelles on s ’ améliore . »
IL ME SUFFISAIT DE REGARDER
CE QU ’ IL FAISAIT POUR COMPRENDRE
Alain de Royé Dupré
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