Il va y avoir du sport N°6 Mars 2025 | Page 47

À LA UNE

DRIVER , ÇA ME PERMET DE RÉAMORCER LA POMPE À ADRÉNALINE , SURTOUT LORS DES DÉPARTS .

G . Faites-vous un quelconque rapprochement entre les courses cyclistes et le trot ?
S . C . Non , pas vraiment . Ou alors la proximité avec les gens qui nous entourent dans le vélo . La proximité avec le public , ces supporters qui vous attendent à la sortie du bus pour un autographe , cette relation-là , humaine , oui , c ’ est pareil .
G . Vélo et trot sont des sports populaires , qu ’ appréciez-vous particulièrement ?
S . C . Je connais mieux les trotteurs , c ’ est un milieu proche de l ’ agriculture , milieu que j ’ apprécie beaucoup , dans lequel j ’ ai des amis .
G . Une fois sur un sulky , quel parallèle pourrait-on trouver avec le vélo ?
S . C . Moi qui ai fait de la piste ( il a été deux fois champion de France de poursuite ) je sais ce qu ’ est un anneau . Bien sûr , à vélo , le tour de piste ne fait que 250 mètres , mais être bien placé au départ joue énormément . Après , c ’ est une file montante , une file descendante et une ouverture à la fin qu ’ il faut trouver pour passer l ’ arrivée . Pour moi , c ’ était surtout retrouver sur le sulky cette dose d ’ adrénaline que l ’ on peut ressentir sur le vélo , la sensation de vitesse . À ceci près que vous avez une masse imposante devant vous et derrière vous ( le peloton ), même si c ’ est moins rapide . Sur un vélo , on va très vite aujourd ’ hui . On roule à près de 70 km / h tandis qu ’ à l ’ attelé , on culmine à 55 km / h .
G . C ’ est un bon palliatif une fois sa carrière terminée ?
S . C . On recherche toujours quelque chose , des sensations perdues , quand on arrête de courir . Je cours toujours en amateur avec un de mes fils qui veut faire du vélo . Driver , ça permet de réamorcer la pompe à adrénaline , surtout lors des départs .
G . Au niveau du poids , y a-t-il des points communs avec le vélo ?
S . C . En amateur , il y a toute sorte de gabarits , des plus ou moins lourds aux plus légers , il y a plus de filles qui courent , elles sont plus légères . Je pense que le poids c ’ est important , il faut être léger . Plus vous êtes lourd , plus c ’ est dur pour le cheval . Mais cela se joue plutôt au niveau de la sensibilité aux chevaux . Il faut les comprendre . Il faut arriver à driver des chevaux compliqués . Au début , il faut intégrer tout un tas d ’ informations , puis , avec le temps , on acquiert des automatismes . Je crois beaucoup au feeling , il ne faut pas d ’ agressivité dans les mains . Et puis il y a aussi les consignes des entraîneurs qui connaissent leurs chevaux .
G . Avez-vous eu l ’ occasion d ’ échanger avec des grands professionnels ?
S . C . Avec quelques-uns des meilleurs . Jean- Michel Bazire et Thierry Duvaldestin , davantage en sa qualité d ’ entraîneur . J ’ ai trouvé en lui quelqu ’ un qui tenait vraiment la route . Ça rend tout plus agréable .
G . Est-ce que vous êtes joueur ? S . C . Non , rarement . Mais j ’ ai deux numéros fétiches , le 3 , avec lequel j ’ ai pas mal gagné de courses , et le 7 .
G . Pensez-vous acheter des chevaux ? S . C . Moi , ce que j ’ aime c ’ est driver . Si j ’ achète un cheval , ce sera pour moi . Acheter un cheval pour le voir courir procure des émotions , bien sûr , mais être acteur , driver , ce sont des sensations . Et je préfère sans doute les sensations aux émotions .
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