RENCONTRE
NICOLAS LEFEBVRE
Très investi dans les courses de poneys depuis de longues années, Nicolas Lefebvre nous livre son regard de père et de passionné des équidés sur son fils cadet Clément, la Cravache d’ or d’ obstacle 2024.
Galorama. Comment Clément a-t-il attrapé le virus des courses?
Nicolas Lefebvre. À vrai dire, je vivais à fond cheval, avec les concours hippiques et les courses notamment. J’ étais et je suis toujours permis d’ entraîner. Clément avait donc les chevaux devant la maison à Craon. Il est né avec eux. Dès l’ été de ses 4 ans, il montait tout seul son poney shetland. Le dénommé Milton avait même le droit à deux séances par jour. Tout était motif pour faire office de cheval: le canapé, le cheval mécanique. D’ ailleurs, s’ il y avait un record de nombre d’ heures passées sur le cheval mécanique, Clément serait très bien placé!
G. De quoi être bien armé pour les courses de poney, n’ est-ce pas?
N. L. Il s’ est mis aux courses de poneys dès qu’ il a eu l’ âge requis, c’ est-à-dire 7 ans. Il était sous la protection de Fabien, qui était à la fin de son parcours dans le circuit des poneys. En tant que parents, nous avons eu la chance de voir nos quatre enfants s’ affronter dans deux épreuves. Ils sont toujours très solidaires entre frères et sœurs. Clément a gagné 110 courses de poney contre 114 pour Fabien, qui avait pourtant monté un peu moins. Je voyais que Clément n’ était pas maladroit, mais je ne voulais surtout pas que cela aille trop vite. Il a d’ ailleurs monté les courses d’ obstacle très tardivement. J’ ai refusé, à de multiples reprises, que Clément soit associé à certains poneys quasiment sûrs de gagner. J’ ai toujours mis le frein à main, car j’ avais vu passer auparavant un garçon très doué chez les poneys, mais qui s’ est vite retrouvé blasé. Il faut toujours avoir l’ envie d’ avancer, comme un poulain en quelque sorte.
G. Dans quel contexte Clément est-il passé des poneys aux chevaux?
N. L. Quand il était en 6 e et en 5 e, j’ avais deux chevaux à l’ entraînement, que je préparais sur les pistes de mes voisins, la famille Paysan. Tous les matins, nous étions tous les deux à cheval à 7 heures avant d’ aller au collège. Clément se levait sans rechigner. C’ était réglé comme du papier à musique: il était toujours pile à l’ heure pour aller en cours. En parallèle, il a fait de très nombreux stages, grâce également aux expériences de Fabien. Alors qu’ il montait à peine en course, Clément avait dû passer dans une trentaine d’ écuries, même si certaines expériences se résumaient à deux ou trois matinées. Il est passé notamment chez Nicolas Paysan, Baptiste Letourneux, Sandrine Tarrou, Alain de Royer- Dupré, Jean-Paul Gallorini, Armel Le Clerc, Guy Chérel, et la liste est bien loin d’ être exhaustive. Côté études, il a profité de l’ expérience de Fabien, qui avait fait l’ AFASEC. Il avait été décidé, en famille, que Clément ferait un BEPA à la Maison Familiale de l’ hippodrome de Craon, à domicile donc, puis un bac Pro. Il était gentleman, mais avait la possibilité de monter en semaine, sauf l’ année du bac.
G. Quel souvenir avez-vous de son premier succès?
N. L. C’ était sur l’ hippodrome et la plage de Plestin-les-Grèves, que j’ avais eu le plaisir de découvrir. Alors qu’ il n’ avait pas pris une place jusque-là, Clément y était allé pour Baptiste Letourneux et s’ est retrouvé à monter au pied levé une certaine Tulipe de Beaulieu, qui n’ a d’ ailleurs jamais gagné d’ autres courses dans sa carrière.
G. Quelles sont les qualités principales de votre fils cadet?
N. L. Clément est travailleur, analyse très bien les courses et est respectueux des autres. Pour ceux qui veulent l’ écouter, il n’ est pas avare de conseils. S’ il aime bien les gens, il les aime vraiment. Même s’ il a eu des accidents, je trouve qu’ il est assez
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