Tour de France N°10 Juillet 2025 | Actu - Entraîneur

LES MAÎTRES GOSDEN

Par Katherine Ford

Field of Gold, Ombudsman,Trawlerman… trois des performances les plus marquantes de la semaine de Royal Ascot ont été signées John et Thady Gosden.En ajoutant les victoires de Crimson Advocate (Duke of Cambridge Stakes – Gr.2) et French Master(Copper Horse Handicap), le duo père et fils arrive au score de cinq succès et un titre du meilleur entraîneur du meeting.

Il s’agit du deuxième titre pour les coentraîneurs après celui remporté lors de leur première saison ensemble en 2021, à ajouter aux deux titres de John Gosden seul en 2020 et 2012. Figure emblématique et imposante des courses anglaises et internationales, on ne présente plus la carrière de John Gosden, même si peu savent qu’il a fait des études d’économie à la prestigieuse Université de Cambridge et travaillé en tant qu’agent foncier au Vénézuéla avant de se résoudre à suivre les traces de son père Towser Gosden, disparu en 1967, et devenir entraîneur. John Gosden a appris le métier auprès des légendes Noel Murless et Vincent O’Brien et s’est installé à Hollywood Park avec trois chevaux en 1979. « Il est très difficile de ne pas s’éclater quand on est jeune à Los Angeles dans les années 70 et 80… » sourit-il en se remémorant ces années. Lauréat de la première édition de la Breeders’ Cup Mile pendant cette période américaine, il retourne en Angleterre en 1989 et construit le palmarès et la réputation qu’on lui connait ; plus de 100 Groupes 1 dont deux Derby, trois Arc de Triomphe, une Saudi Cup, trois Dubaï Sheema Classic et une Breeders’ Cup Classic. En 2017, il est fait membre de l’Ordre de l’Empire britannique pour services rendus aux courses hippiques.

Père et Fils
« J’ai de la chance d’avoir un fils, Thaddeus, qui est très motivé », déclare John Gosden en 2021 quand Thady devient coentraîneur à ses côtés. « Thady a passé plusieurs étés à l’écurie pendant ses études. Il a passé du temps aux États- Unis avec Bob Baffert, en Irlande avec Joseph O’Brien et en Australie avec David Hayes avant l’université. Il est mon assistant depuis cinq ans. Il est prêt à prendre le relais, mais je ne cherche pas à prendre ma retraite tout de suite ! » Thady, âgé de 25 ans quand il officialise son rôle à Clarehaven Stables, explique ; « Ayant grandi entre Newmarket et Manton, j’ai toujours su que je voulais devenir entraîneur ». Il se rappelle avoir fait des boxes sans relâche pendant son « stage » australien, mais l’amour du pur-sang reste intact

malgré les corvées ; « Ce sont des animaux très spéciaux, presque uniques. Ce sont des individus, chacun avec sa propre personnalité, et on apprend à les connaître ». Thady a fait ses ultimes preuves durant la période difficile du covid, accompagnant Mishriff pendant une campagne qui l’a vu briller dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr.1) à trois ans et réussir un doublé inédit Saudi Cup (Gr.1) sur dirt - Dubai Sheema Classic (Gr.1) sur gazon à un mois d’intervalle au printemps suivant quand les voyages étaient encore compliqués avec les restrictions sanitaires. En raison des retards liés au covid, le nom de Thady ne figure pas sur la licence pour ces victoires de Groupe 1, mais l’association est bien en place pour démarrer la saison anglaise du turf 2021. Comme imaginé par son père, « il s’agit juste de rendre officiel notre organisation » et les victoires continuent d’affluer, et donc un premier titre d’entraîneur(s) tête de liste de Royal Ascot. Quatre ans plus tard, Thady et John montent encore une fois sur la plus haute marche du podium pendant ce meeting international.

J’AI TOUJOURS SU QUE JE VOULAIS DEVENIR ENTRAÎNEUR. Thady Gosden

Une belle équipe
« Nous sommes ravis. La semaine a bien démarré avec des succès dans les courses importantes. Toute l’équipe a travaillé dur pour avoir les chevaux en parfait état. Thady me supporte depuis environ huit ans déjà. Pour lui, cela doit devenir un peu monotone, mais sans lui je ne maîtriserais pas aussi bien mon sujet. Nous faisons une belle équipe ». « Bien sûr notre relation de travail est un peu différente, car nous sommes de la famille. Nous avons de la chance d’avoir une belle équipe avec des gens qui ont travaillé pendant des années avec John et c’est un plaisir de collaborer tous ensemble ». Tel père, tel fils, les deux Gosden repoussent les compliments et l’attention vers l’écurie dans son ensemble. Toute en maîtrise.