Par Mégane Martins
DE LONGCHAMP À PARISLONGCHAMP
L’ancêtre de Longchamp était l’hippodrome du Champ-de-Mars, édifié en 1834. Mais sous la pression du Duc de Morny, un nouvel hippodrome parisien a vu le jour pour accueillir les courses dans de meilleures conditions. Le Bois de Boulogne est choisi et la Ville de Paris concède le site de la Plaine de Longchamp, ancien domaine de l’Abbaye de Longchamp, à la Société d’Encouragement. L’hippodrome de Longchamp accueillera sa première course le 27 avril 1857 en présence de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Le Grand Prix de Paris est créé en 1863 et restera la course la plus dotée au monde jusqu’à la Première Guerre mondiale. Bombardé pendant le siège de Paris en 1870, l’hippodrome sera transformé en parc à bestiaux, puis en hôpital de campagne par les Américains et enfin en terrain d’aviation pendant la Première Guerre mondiale. De 1880 à 1914, le défilé des forces militaires de la Fête nationale du 14 juillet avait lieu sur l’hippodrome devant des dizaines de milliers de spectateurs. En 1943, Longchamp est à nouveau bombardé, notamment durant une réunion de course. De 1962 à 1967, les tribunes ont été en partie reconstruites et seront déplacées sur des rails pour remplacer les anciennes. En 2015, les travaux de rénovation sont entrepris pour laisser place au « Nouveau Longchamp », rebaptisé ParisLongchamp, inauguré le 8 avril 2018. L’architecte Dominique Perrault a donné à l’hippodrome un tout autre aspect, en déconstruisant l’ensemble des tribunes pour laisser place à une tribune unique, plus compacte et fonctionnelle. L’architecture en mouvement rappelle celui d’un cheval au galop, orientant le jeu des tribunes superposées vers la ligne d’arrivée. Le concept « d’étagères » transparentes offre une vue plongeante sur les écuries et la piste. Le Nouveau Longchamp retrouve le charme des garden party d’antan, dissimulé dans la nature, tout en offrant le confort et la fonctionnalité. La Ville Lumière accueille un nouvel édifice où se reflètent les rayons du soleil sur sa surface dorée, rappelant les feuilles d’automne, saison qui célèbre le prestigieux Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.
Château et Parc de Bagatelle
HERBE CORDE À DROITE
75016 Paris
27 réunions annuelles
AUTEUIL, POUR LA GLOIRE DE L’OBSTACLE
En 1873, Paris accorde une concession à la nouvelle Société des Steeple-Chases pour la création d’un hippodrome de prestige dédié à la discipline. L’architecte Walter Destailleur réalise la tribune en un temps record puisque, à peine 9 mois après l’accord donné par la ville, le nouveau temple de l’obstacle accueille sa première réunion. L’hippodrome séduit rapidement la population parisienne, qui vient profiter d’une ambiance populaire et décontractée, en retrait de l’effervescence du centre-ville. L’ingénieur des ponts et chaussées Adolphe Alphand avait notamment aménagé des allées permettant de se balader au cœur de l’hippodrome, au sein des trois pelouses, qui seront modernisées par le paysagiste Michel Péna en 2013. Le fameux Grand Steeple-Chase de Paris, d’abord appelé Grand National de France, y est couru pour la première fois en 1874, avant de prendre définitivement la dénomination actuelle en 1876 à la demande du conseil municipal de la Ville de Paris qui participait à la dotation du prix. En 1924, l’hippodrome accueille plusieurs épreuves hippiques à l’occasion des Jeux Olympiques d’été. L’hippodrome d’Auteuil a été le premier à mettre en place les paris électroniques en 1966, en affichant les côtes en temps réel sur 45 écrans de télévision. À la fin des années 70, la construction du périphérique parisien entraîne le déplacement des écuries et les tribunes sont entièrement rénovées. Véritable icône de l’hippodrome d’Auteuil avec 26 victoires, 32 places en 65 sorties, Al Capone II détient le record de 7 victoires dans le Prix La Haye Jousselin. Sa statue, installée dans le rond de présentation, a été inaugurée en 2000.
Stade de Roland Garros, Stade Jean Bouin et Parc des Princes
HERBE - 4 PISTES 25 PARCOURS
75016 Paris
37 réunions annuelles
DE L’OBSTACLE AU TROT, IL N’ Y A QU’UNE FOULÉE
Le bruit des foulées retentissait déjà en 1863 à Vincennes, mais ce n’était pas celui du trot. L’inauguration avait réuni 100 000 spectateurs venus assister à trois courses d’obstacles. C’est en 1879 que la discipline du trot a pris possession des lieux, après de gros travaux pour effacer les marques de la guerre sur des lieux qui avaient servi de champ de tir et de terrain de manœuvre pour l’armée. L’écrin parisien continue néanmoins à accueillir les deux disciplines jusqu’en 1934, les galopeurs étant ensuite dirigés vers Saint-Cloud. C’est en 1919 qu’Emile Riotteau (député de la Manche) et son équipe décident de créer une course de prestige et d’envergure mondiale, dont la première édition aura lieu l’année suivante, en créant le Prix d’Amérique, dont le nom rend hommage aux alliés américains pour les remercier de leur aide pendant la Grande Guerre. Connaissant un grand succès et un nombre de partants en constante augmentation (plus de 3 000 dans les années 50), René Ballière (Président de la Société d’Encouragement à l’élevage du Trotteur Français de 1935 à 1970) décide, en 1952, de créer des réunions nocturnes en réalisant une plus petite piste, plate et éclairée pour pouvoir y courir la nuit. Le Vincennes des temps modernes verra le jour en 1983 avec ses nouvelles tribunes et son grand hall avant de connaître une nouvelle phase de travaux, en 1993, dans le but d’aplanir davantage la montée et la descente de la piste. Depuis de nombreuses années maintenant, Vincennes-Hippodrome de Paris (sa nouvelle dénomination depuis 2018), est l’hippodrome de France qui organise le plus grand nombre de courses par an, soit un peu plus de 1 000 par année.
Château médiéval de Vincennes et Parc Floral
MÂCHEFER CORDE À GAUCHE
75012 Paris
130 réunions annuelles