Tour de France N°10 Juillet 2025 | Actu - Propriétaire

PETER BRANT :
LA WINNER ATTITUDE

Par Emmanuel Rivron

Touché dès son adolescence par le virus des courses hippiques, Peter Brant sait miser sur le bon cheval, comme il l’a prouvé à maintes reprises. En jetant son dévolu sur Gezora en fin d’année dernière, l’investisseur américain a touché le graal, mi-juin, en inscrivant son nom au palmarès du Prix de Diane Longines (Gr.1). De quoi combler ce compétiteur dans l’âme.

« Toute ma vie, j’ai détesté perdre, c’est certain » avait déclaré Peter Brant au New York Times en 2010. Pour éviter le plus possible de connaître la défaite dans l’industrie des courses hippiques, l’homme d’affaires à la tête de White Birch Farm, s’est donné les moyens pour réussir, en témoigne la consécration de sa casaque verte récemment dans le Prix de Diane Longines : « Le Diane est la course la plus difficile à remporter, la plus prestigieuse », a-t-il déclaré à nos confrères du Paris-Turf quelques minutes après le chefd ’œuvre offert par Gezora dans ce Groupe 1 tant convoité. Très attaché aux courses françaises depuis les années 70, ce grand collectionneur d’art contemporain avait très à cœur d’ajouter ce Groupe 1 à sa collection de victoires. En 2017, déjà, Peter Brant s’était distingué en faisant l’acquisition de Sistercharlie après son succès dans le prix Pénélope (Gr.3). Pas question pour autant de traverser l’Atlantique sans tenter sa chance dans le Prix de Diane Longines. Après bien des déboires dans la ligne droite, cette fille de Myboycharlie avait fini à la vitesse du vent, échouant à la hanche de Senga . Si cette dernière n’avait plus passé le poteau en tête ensuite, la trajectoire de Sistercharlie a été tout autre, puisque la nouvelle protégée de Peter Brant avait aligné sept succès dans des Groupes 1 américains, dont la Breeders Cup Filly and Mare Turf et la Diana Stakes de Saratoga, à défaut de Prix de Diane Longines cantilien.
Fort de cette belle réussite avec Sistercharlie , et comme il l’avait fait quelques années plus tôt en s’offrant de très nombreuses œuvres d’Andy Warhol, Peter Brant reste fidèle à la famille maternelle en faisant l’acquisition de la fratrie, à savoir My Sister Nat , double lauréate de Groupes

TOUTE MA VIE, J’AI DÉTESTÉ PERDRE, C’EST CERTAIN.

sous ses couleurs au pays de l’Oncle Sam, mais aussi et, surtout, du yearling Sottsass, vainqueur de l’Arc de Triomphe 2020, avant de partir au haras. Amoureux des chevaux, Peter Brant avait connu une grande réussite dans les années 90 en élevant Thunder Gulch, lauréat du Kentucky Derby 1995. Malgré ce succès de prestige, cet ancien camarade de classe d’un certain Donald Trump avait fait une infidélité aux courses hippiques pendant une vingtaine d’années pour jouer assidûment au polo, au sein de son équipe White Birch Farm. Revenu aux courses hippiques en 2016, avec notamment l’acquisition de plusieurs poulinières de l’élevage Wildenstein, le septuagénaire new-yorkais tombé amoureux des courses françaises, connaît aussi une très belle réussite avec ses achats « clés en main ». Impressionnante lauréate du Darley Prix des Réservoirs (Gr.3) l’automne dernier, Gézora s’était envolée, ce jour-là en terrain très lourd, pour sa dernière sortie sous la casaque de son éleveur, le Haras d’Etreham. Achetée à l’amiable par Peter Brant, sous les conseils avisés de son courtier français Michel Zérolo, cette formidable sprinteuse est désormais invitée à disputer l’Arc de Triomphe, cinq ans après le sacre de son compagnon de couleurs Sottsass . Et comme son propriétaire déteste perdre, nous voilà d’ores et déjà prévenus !