Retour vers le futur N°7 Avril 2025 | Page 113

RENCONTRE
VIDÉO © Emmanuel Rivron
jockey de talent à un entraîneur performant. Et encore moins lorsqu’ il est difficile de décrocher de l’ adrénaline des pelotons: « J’ ai arrêté ma carrière de jockey sur un gagnant. Cela me tenait à cœur de le faire avec un pensionnaire de l’ écurie. J’ adorais monter en course et le vestiaire m’ a manqué un petit peu, mais j’ ai arrêté sans trop de regrets. L’ adrénaline est revenue à travers l’ entraînement, même si c’ est complètement différent. Beaucoup disent qu’ entraîner apporte plus de tracas, mais la chose positive, c’ est que je n’ ai plus à faire attention à mon poids. Je peux plus manger à ma faim et je peux vivre un peu plus. Même si le métier d’ entraîneur prend beaucoup de temps, on peut profiter des repas, des anniversaires, ce que je ne pouvais pas complètement faire quand j’ étais jockey ». De fêtes et de célébrations, il en a été question à l’ écurie ces dernières années grâce au champion Haya Zark, triple vainqueur de Groupes 3 avant d’ inscrire son nom au plus haut niveau, dans le Prix Ganay: « Ça a été magique de croiser un tel cheval, si tôt dans ma carrière. Avant de remporter son Groupe 1, il avait coché de belles cases en remportant le Prix Exbury( Gr. 3) par deux fois et le Prix d’ Hédouville( Gr. 3) ». Alors qu’ une belle carrière d’ étalon lui était promise, le crack d’ Odette Fau n’ a pas passé le poteau du dernier Qatar Prix de l’ Arc de Triomphe( Gr. 1), connaissant une fin tragique: « J’ ai pris très dur, sans forcément extérioriser, avoue Adrien Fouassier, la voix chevrotante. Je me suis mis dans ma carapace pour surmonter cela. Je me suis dit qu’ il fallait se relever et j’ étais à l’ écurie à 4h30 le lendemain matin. Je savais que c’ était la dernière course de la carrière d’ Haya Zark, mais il me manque aujourd’ hui. J’ aurai aimé lui rendre visite au haras et aller à la rencontre de ses progénitures. M. et Mme Fau ont pris très dur également, mais ont été extrêmement forts, comme toute l’ écurie ».
Un moral à toute épreuve
Le sens du rebond, Adrien Fouassier l’ avait déjà expérimenté dans sa jeunesse. Du haut de ses 9 ans, il décide de monter le poney offert par ses parents mais rien ne se passe comme prévu: « Le poney en question n’ avait que 8 mois et venait
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