Par Serge Okey
Au trot aussi, l’arrivée des nouvelles technologies a considérablement bougé les lignes. À l’image des records qui tombent un à un sur les pistes, tout s’est accéléré en l’espace de quinze ans.
« Le temps du papier, du crayon et de la gomme est révolu », explique Benoit Fabrega, attaché de direction au Trot (SETF). « En l’espace de quinze ans », la digitalisation des données à par exemple considérablement bousculé l’élaboration des programmes, gérée par une équipe de six personnes, connectées à 11 000 courses par an ».
« Les données sont telles que l’humain n’est pas en capacité de tout analyser, cela oblige à s’adapter, à recourir aux nouvelles technologies en support. D’autant qu’on ne court plus de la même manière en 2025 qu’en 2010 ». Les déplacements sont plus importants, les courses moins régionalisées. Comme à France Galop, le département des programmes bénéficie de l’expertise du cabinet Veltys. Un outil permettant, là encore, d’avoir une vue complète sur les effectifs et de les comparer sur cinq ans. Les résultats sont tout aussi encourageants : « Depuis 2022, la moyenne des partants augmente dans toutes les catégories d’âge » alors que les effectifs sont en baisse. « On travaille déjà avec Veltys à développer un nouveau programme plus optimisé encore, d’ici deux ou trois ans ».
En réalité, toute la sphère du Trot a basculé dans le numérique. Au niveau du site letrot.com, largement refondu récemment, « notre devise, c’est : « Tout voir, tout savoir ». Son développement est entièrement lié à notre base de données avec un maximum d’informations statistiques ».
Comme les records en piste, les choses promettent de s’accélérer. « On est constamment dans la recherche et l’innovation. On tente beaucoup de choses. Un tableau de bord en interne regroupe des données très pointues. Via la surveillance de différents facteurs, on est capable de déceler des tendances sur lesquelles intervenir. Tout cela, c’est de l’IA ».
Un exemple de piste de travail parmi tant d’autres. À un moment de leur carrière, les chevaux chargés en gains se retrouvent face à un plafond de verre. « Demain, est-ce qu’on n’a pas intérêt à créer des courses spécialement pour eux ? » La réponse est dans la question. Et les nouvelles technologies le confirment.