Par Bérengère Rossignol
Nicolas, c’est un drôle de gars qui a travaillé dans l’imprimerie, mais qui tout au long de sa vie a été totalement porté par les chevaux, les poneys et la transmission. Il a le gabarit d’un jockey et la niaque de ceux qui ne lâchent jamais. Il a monté en course en tant que gentleman-rider, en concours, à l’entraînement…. À cheval ou à côté d’un cheval, il a toujours le sourire !
Tous ceux qui le rencontrent le disent : c’est son sourire qui accueille. Il n’est pas un artifice accroché aux lèvres, mais un vrai sourire qui vient du fond du cœur. Le sourire de celui qui aime rencontrer, partager, transmettre. Celui qui s’engage, donne de son temps, toujours en souriant.
Père de quatre enfants,tous mis à poney dans les ancestrales courses de l’Ouest, il ne s’est pas limité à sa fratrie et s’est beaucoup investi auprès de la jeunesse. Bien sûr, il y a ce cliché des quatre frères et sœurs devenus, à l’occasion d’une course, les meilleurs concurrents - cette fois-ci d’ailleurs, la fraternité l’a emportée sur la sportivité, car les grands ont laissé gagner le petit, un certain Clément. Et quand on leur demande de fouiller dans les archives familiales, les photos de trois générations affluent, et des sourires encore et toujours !
Mais il y a aussi des générations de jeunes dans le grand Ouest qu’il a, et continue, de former. D’abord sur le cheval mécanique, puis pour les premières sensations à cheval en piste, premiers canters, botte à botte, avant de donner le feu vert et que les jeunes jockeys vivent leur première vraie course. À tous il le répète à l’envie « aller profite, t’es bien là ! »
Ce sont aussi des centaines de départs donnés au drapeau avec sa part d’éducation « oui on prend un bon départ, mais on respecte le starter et tous les concurrents ». Et souvent à l’enfant renfrogné on l’entend dire « Eh dis donc toi là, souris donc à la vie, t’en as de la chance de vivre ça ». Toujours cette histoire de sourire !
Ce sont aussi des centaines de parcours de haies installés puis démontés, des parcours de cross imaginés puis mis en place « un peu sioux mais pas trop, qu’ils apprennent à guidonner un peu les gamins ». Des mises en selle à l’occasion de la désormais mythique finale du championnat de France de cross à Pompadour, pour laquelle il veille à ce que chacun ait bien repéré son parcours, intégré les trajectoires, les pièges. 10 000 spectateurs qui vrombissent au passage des enfants et poneys ça mérite de bien se préparer !
C’est aussi l’histoire d’un sourire, car Nicolas est un rêveur éleveur. Et, en 2024, le rêveur a brillé avec Kalios, Champion de France Élite Plat à Deauville, monté par Solyne Hayères Fouchard et Kaliope, Champion de France Élite Cross, monté par Charles Clayeux. Et son sourire a été éblouissant, communicatif à tous les parents et enfants présents. Nombreux sont les battus venus, le sourire aux lèvres, le féliciter. Et le sourire de Nicolas s’accompagne d’une joie à partager les soirées d’un (ou plusieurs) pas de danse endiablée ! Et ce sourire continue à briller, car il a une génération à former, chez lui, avec ses petits-enfants qui commencent à monter la fidèle Jemina mais aussi des jeunes à continuer d’accompagner lors des stages de découverte et de remise en route un peu partout en France.
Ce papier est l’occasion de lui dire merci, à notre Nicolas, mais aussi d’en appeler à nos sourires à tous. Car les courses sont souvent difficiles nerveusement pour les professionnels, mais rien de mieux que la joie communicative pour faire venir et revenir le public, les propriétaires et les futurs cavaliers ! Et pour reprendre la définition qui introduisait ce modeste portrait, aux courses, on retrouve l’affection pour et autour des chevaux, la sympathie des belles histoires d’amitié et le plaisir partagé. Tout y est, donc « Y’a plus qu’à » afficher nos plus beaux sourires !