UN AN DÉJÀ échéances , comme cela est arrivé en 2021 à Valence . Ce poste de biosécurité a été mis en place pour la première fois aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 . J ’ ai aussi eu la chance que la vétérinaire référente soit le Dr Anne Couroucé , que je connais bien et qui a souhaité que j ’ occupe le poste de Responsable de la Biosécurité . Je la remercie pour sa confiance , ainsi que la FEI , qui ont souhaité , tous deux , me mettre sur l ’ organigramme .
G Avez-vous dû adapter la méthode que vous déployer habituellement dans les courses ?
CV . Les JO sont un événement avec des paramètres assez antinomiques . Le premier est qu ’ il rassemble , finalement , peu de chevaux en même temps sur le site , environ 200 , alors que j ’ ai l ’ habitude de gérer des événements rassemblant jusqu ’ à 800 à 1 000 chevaux . Ces chevaux ont un protocole sanitaire irréprochable et sont suivis de très près par leurs vétérinaires . Si le moindre signe d ’ infection se manifeste , il est normalement décelé très rapidement . Par contre , comme il s ’ agit d ’ un événement mondial , vous devez considérer l ’ intégralité des maladies de la planète avec une matrice de risque à son maximum , aucune maladie contagieuse ne devant être exclue . De l ’ autre côté , vous avez une pression énorme de l ’ organisateur , car le moindre problème sanitaire serait une catastrophe . Il ne faut surtout pas baisser les exigences sanitaires , même si le nombre de chevaux est peu élevé et qu ’ ils sont très suivis sur le plan sanitaire . Une contrainte supplémentaire était liée au site : nous avions un grand plan d ’ eau avec le canal de Versailles ce qui amenait énormément de moustiques qui peuvent transmettre des maladies aux chevaux . Nous avions installé un grand nombre de pièges et faisions des contrôles réguliers des moustiques , mouches et taons . Aussi , le site étant installé à proximité de la forêt de Versailles , la zone avait été sécurisée trois mois auparavant pour empêcher le gibier de s ’ introduire dans le périmètre où seraient installés les boxes et éviter tout risque de transmission de maladie . C ’ est en cela que j ’ ai dû adapter ma méthode .
G . Quels ont été vos grands enjeux pour une telle organisation ?
CV . Vous avez en face de vous des cavaliers et des chevaux qui se sont préparés pendant de longues années pour arriver à cet événement et vous ne pouvez pas gâcher cela avec un problème sanitaire . Les enjeux sont énormes . Nous avions un site préparé à son niveau maximum en biosécurité . Nous souhaitions que les conditions d ’ accueil des chevaux soient les mêmes que celles des athlètes au village olympique , avec une hygiène irréprochable . Tout s ’ est parfaitement déroulé et cela a été un grand soulagement et une grande satisfaction pour toute l ’ équipe . Cela a eu une image très positive sur les participants , qui ont pu constater les efforts mis en place pour que la compétition se déroule dans les meilleures conditions .
G . Comment jugez-vous la demande pour votre outil ?
CV . La demande est principalement internationale , provenant , notamment , du Moyen-Orient et de l ’ Asie , pour de gros projets d ’ infrastructures . La moitié de mes accompagnements se font sur des installations déjà existantes et l ’ autre moitié sur des projets de construction , ce qui est très stimulant . Je travaille avec les équipes d ’ architectes pour penser intelligemment les bâtiments afin qu ’ ils soient adaptés aux protocoles de biosécurité . La demande continue à croître , car les gens se sont rendu compte des enjeux sanitaires . Les grandes épidémies ont des conséquences économiques non négligeables et jouent également sur votre réputation , d ’ autant plus quand elles sont médiatisées et que les réseaux sociaux s ’ emparent du sujet .
G . La saison d ’ élevage va débuter , avez-vous des recommandations à faire sur les bonnes pratiques ?
CV . La première chose , qui ne coûte pas cher et que tout le monde peut faire chez soi , est d ’ avoir un stock d ’ urgence : gants , bottes , blouses , pédiluve , désinfectant . Cela permet d ’ être prêt à la moindre alerte sanitaire . La deuxième chose est de maintenir la pression bactérienne à son minimum . C ’ est-à-dire de mettre en place les bons process de nettoyage des boxes , de vérifier que son produit désinfectant est bien virucide , bactéricide et fongicide et que la proportion de dilution soit respectée . Enfin , d ’ instaurer des circuits intelligents au sein du haras pour ne pas contaminer les animaux les plus fragiles . Je sais que la main d ’ œuvre en France coûte cher et que l ’ on souhaite toujours optimiser le temps de travail de ses salariés , mais les enjeux sanitaires sont bien plus importants et permettent d ’ éviter des pertes financières lourdes . Pour cela , je préconise de commencer les tournées par les soins des chevaux les plus vulnérables , c ’ est-à-dire les juments et leurs foals et de finir par les chevaux en quarantaine , ou sortant de l ’ entraînement , par exemple . Une chose simple à mettre en place également , et que l ’ on a bien apprise pendant le Covid , est de se laver les mains régulièrement . Cela limite vraiment les risques de transmission des virus et bactéries .
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