La gloire de mon père N°4 Janvier 2025 | ILS ONT FAIT L'ACTU

MICKAËL BARZALONA LE BON CHOIX

Il a animé la cravache d’or, été l’objet du transfert de l’année et a mis le feu à Hong Kong : Mickaël Barzalona, décidément, n’en finit pas de monter.

Mickaël Barzalona n’a pas remporté la cravache d’or en 2024. Il aura tenté le coup jusqu’à la fin, mais Maxime Guyon n’a pas fait de faux pas, et a gardé l’avantage jusqu’au bout. Pourtant, c’est bien lui qui a fait l’actualité en cette fin de saison. D’abord en mettant du piment dans un trophée qui, sans ce mano a mano, n’aurait pas été aussi passionnant. Tout s’est joué sur la ligne avec, finalement, trois succès d’avance pour Maxime Guyon, mais les deux pilotes ont animé la course jusqu’au bout.

Ensuite, c’est dans ce contexte que « Barza » a annoncé son départ de l’écurie Godolphin pour rejoindre celle de l’Aga Khan en 2025. Sur le coup, son choix a pu sembler déroutant : avec l’écurie du cheik Mohammed al Maktoum, sous l’entraînement principal d’André Fabre, il était assuré de monter chaque saison un grand nombre de gagnants. Toutefois, la différence n’est pas si nette. En 2024, Godolphin et ses 63 victoires devance de six succès seulement l’écurie de l’Aga Khan, et la différence aux gains est de 850 000 € favorable à cette dernière. D’autre part, si sous l’impulsion de Zahra Aga Khan, l’activité hippique familiale sera à terme sans doute plus forte en France qu’en Irlande et en Grande-Bretagne, il est évident qu’aujourd’hui, chez Godolphin, les meilleurs produits sont destinés en priorité à Charlie Appleby, en Angleterre, et confiés, dès lors, à William Buick. Le calcul de Mickaël Barzalona tombe donc sous le sens, tout compte fait. Un autre événement a mis en relief les qualités du Français, c’est sa victoire tonitruante dans le challenge international des jockeys qu’il a remporté le 4 décembre dernier sur l’hippodrome de Happy Valley, à Hong Kong. Ces challenges sont parfois biaisés, car le tirage au sort des montes entre les participants peut être déterminant, mais celui de Hong Kong est conçu pour minimiser cette influence en répartissant les partants de façon équilibrée. Du reste, la côte individuelle de Mickaël Barzalona pour gagner le challenge cette année était initialement de 33/1… On ne lui avait pas fait de cadeau.

Rien ne pouvait l’arrêter
Ce soir-là, avant même que ne débute le challenge, il a gagné avec Good View Glory à 13/1. Puis il a gagné la première manche à 38/1 avec Sergeant Pepper , un 7ans à qui on ne la fait plus et qui avait tiré le 8 à la corde. Ensuite, il a terminé deuxième à 21/1 avec Forever Glorious , avec la corde 9, au terme d’un parcours qui sera sans doute intégré aux leçons de l’école des apprentis de Hong Kong. Pendant la pause, il a pris une troisième place à 10/1 avant d’échouer avec la meilleure chance de son carnet, mal sorti des boites (un « big no no » sur le tourniquet de Happy Valley), pour s’imposer finalement une nouvelle fois, à 6,80 en selle sur Aurora Lady - qui avait une chance sur le papier mais s’élançait de la corde 12, complètement en dehors. Il était déchaîné ce soir-là. Rien ne pouvait l’arrêter. C’était un bonheur absolu de le voir filer entre les mailles des filets pour rallier le poteau à toute allure. Un vrai vidéogame ! Cela nous a rappelé cette image désormais fameuse, que tous les Anglais détestent - ou adorent, c’est un peu comme Napoléon - d’un Barza de 19 ans debout sur les étriers à l’arrivée du Derby d’Epsom 2011 de Pour Moi , remporté d’une tête seulement. Ce n’était pas le Derby winner du siècle, ni-même de la décennie, mais l’image est iconique. Et ce 4 décembre, sous les projecteurs de Hong Kong, Barza avait toujours 19 ans.