et gagnante en Angleterre , et qui est la propre sœur de Blackbeard . On trouve dans son pedigree des courants de sang différents , avec plus de vitesse et de précocité que ce qu ’ on a généralement ici aux Monceaux . Elle ira à Wootton Bassett . Nous avons aussi acheté une Sea The Stars , propre sœur de The Lion in Winter , qui est l ’ un des favoris du Derby d ’ Epsom cette année . Je suis associé à Jenny Bianco et Charles-Henri de Moussac sur cette pouliche et nous avons fait le pari de l ’ envoyer au Japon pour rencontrer Kitasan Black . Cela nous permet d ’ amener un nouveau courant de sang . Je suis très impressionné par les performances de l ’ élevage et de l ’ entraînement japonais , par leur rigueur , leur passion et leur détermination .
G . Quelle est votre analyse du parc d ’ étalons en France par rapport à l ’ Irlande ou l ’ Angleterre ?
HB . Nous avons pris beaucoup de retard par rapport à l ’ Irlande et l ’ Angleterre , mais il se comble petit à petit grâce à l ’ arrivée de structures dynamiques qui ont l ’ ambition de redonner à la France des étalons de haut niveau . Je pense notamment à Etreham , Sumbe , l ’ Aga Khan , Al Shaqab Racing ou encore Beaumont . Nous avons de la chance et l ’ élevage français étant hyper dynamique , je suis confiant dans l ’ avenir de l ’ étalonnage en France .
G . Vous avez de nombreuses juments sous syndicats , pourquoi ?
HB . Quand nous avons commencé ici il y a 15 ans , nous n ’ avions aucune jument , il a fallu acheter . J ’ avais un réseau composé de gens qui souhaitaient également investir et nous nous sommes associés plutôt que de nous battre sur les rings de vente . Cela nous a permis de répartir les risques , d ’ amener beaucoup de personnes dans l ’ aventure Monceaux et c ’ était formidable . Nous le faisons toujours , mais cela prend du temps et il faut faire attention à ne pas être trop dilué dans les associations . J ’ ai un peu modifié cela cette année , en essayant de garder la majorité des investissements . Nous avons , de temps en temps , de nouveaux partenaires , ce qui permet aussi de faire découvrir l ’ industrie à de nouvelles personnes et je trouve cela très intéressant . Ce n ’ est pas toujours évident de trouver des gens qui partagent la même vision , la même philosophie et la même stratégie que vous . Il faut réussir à bien gérer sans frustrer personne , il faut être raisonnable dans le nombre d ’ associés que l ’ on prend .
G . Quelle émotion ressent-on quand on réalise un top price à 7 chiffres ?
HB .. Je mets beaucoup d ’ énergie dans les ventes , mais très honnêtement , cela ne provoque pas une émotion intense chez moi . J ’ ai la satisfaction du devoir accompli , du bon travail de toute l ’ équipe et je me réjouis pour les partenaires , mais ce n ’ est pas une fierté . C ’ est très important pour la viabilité de l ’ entreprise , car cela nous permet de réinvestir et je suis très content que cela marche bien , mais ce n ’ est pas le même sentiment que lorsque l ’ on gagne Groupe 1 .
G . Quel moment de la saison vous procure le plus d ’ émotions ?
HB . La vraie émotion est de gagner une belle course , cela me met vraiment dans un état de joie intense . C ’ est l ’ aboutissement de ce que l ’ on fait tous ensemble , du travail assidu de l ’ équipe . Mais j ’ aime toutes les étapes de la saison , nous avons un métier qui est très vivant et c ’ est pour cela que nous sommes tous passionnés .
G . Sur l ’ aspect technologique , utilisez-vous des outils particuliers pour vous accompagner dans votre activité ?
HB .. Je suis un peu vieille garde pour ça , je n ’ ai pas du tout la fibre nouvelle technologie , mais je me soigne ! Je suis conscient de cette lacune et j ’ essaie de m ’ entourer de gens qui le sont un peu plus . Pour les croisements , je travaille avec une personne qui vaut tous les ordinateurs du monde , qui s ’ appelle Camilla . On passe beaucoup de temps à échanger sur la pertinence des croisements , sur ce qui marche dans une famille , sur la complémentarité physique . On essaie de se challenger l ’ un et l ’ autre . Je suis très en demande de moderniser l ’ outil de gestion quotidien du haras pour faciliter les soins . Je pense que nous sommes arriérés dans le domaine et j ’ aimerais bien progresser sur cette partie , cela fait partie des bonnes résolutions de l ’ année . Mais je pense que nous avons un métier qui est beaucoup basé sur l ’ observation , sur le sens du cheval , sur le sens du détail des équipes . Ce qui n ’ empêche pas d ’ apporter un peu d ’ optimisation technologique .
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