La chronique de
La chronique de
Igor de Maack
TENIR BON LE LICOL AMÉRICAIN
2024 sera indéniablement considérée comme une année « magique » pour les investisseurs boursiers , surtout pour celles et ceux qui auront eu la chance , le nez , ou les deux , d ’ être investis sur les actions américaines . Quand le Nasdaq frôle une performance annuelle de près de 30 %, les autres indices américains ( S & P 500 et Dow Jones ) affichent respectivement des performances de 24 % et de 13 %. Le Japon et la Chine réalisent aussi de belles performances ( Nikkei + 20 % et le MSCI China + 17 %). Seul , le CAC 40 a affiché une performance légèrement négative , sa pire prestation en relatif depuis la crise de la zone euro en 2011 . Pénalisé par sa pondération en valeurs du luxe et en valeurs automobiles , puis ostracisé par l ’ inconséquent coup de baguette politique de la dissolution , les investisseurs sont tombés de leur monture en fuyant l ’ hexagone boursier comme si leurs étrivières avaient lâché ! Sur le marché obligataire , les taux longs ont augmenté en fin d ’ année ( soit par excès de croissance et d ’ inflation aux États-Unis , soit par la résurgence du risque souverain en zone euro ). Les investisseurs ont donc pu profiter d ’ une belle année de portage , et ce , malgré les récentes baisses de taux courts des banques centrales . Le taux de défaut des entreprises laisse une certaine marge ( surtout aux États-Unis ) pour continuer d ’ acheter le crédit américain . En Europe , il faut être plus sélectif en délaissant le cœur de la zone euro pour prendre la route du « périphérique » ( pays latins ) ou celle du Grand Nord ( pays scandinaves ). L ’ économie mondiale continue de croître à un rythme proche de 3 % offrant ainsi à des entreprises l ’ occasion de prospérer en créant de la valeur ajoutée . Les conflits militaires agissent néanmoins comme des pressions sur le commerce international , tout comme la menace de nouvelles barrières douanières brandies par la nouvelle administration américaine . Ce sera le point de focalisation dans cette course d ’ obstacles entre zones économiques . Ainsi , les électeurs ont osé donner les pleins pouvoirs à Donald Trump dans un deuxième mandat qui s ’ annonce déjà « ébouriffant » ( annexion du Groenland , reprise du canal de Panama …). Son investiture officielle le 20 / 01 sonne le début d ’ une nouvelle ère avec Elon Musk qui s ’ impose comme le maître à penser du capitalisme mondial et bientôt spatial . Sa future conquête martienne fait sourire , mais derrière ses projets ( ex : Starlink ), le discours sur la nécessité d ’ une démocratie directe plus que représentative pourrait faire vaciller la fragile construction européenne . Les bonnes résolutions 2025 d ’ un investisseur devront suivre le proverbe maori « Tourne-toi vers le soleil et l ’ ombre sera derrière toi ». Actions américaines , crédit américain et dollar constituent un triptyque indispensable , même si les actions françaises commencent à rentrer dans une zone d ’ achat . Le CAC 40 ne cesse de rebondir depuis décembre . La gestion d ’ une trésorerie ( dont la rémunération a déjà baissé et baissera encore ) s ’ avèrera aussi un nouveau défi pour les épargnants qui passeront du trot au pas sur ce sujet .
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