Vicki Gibbins
En tant que rédactrice en chef de LAB Racing , elle possède une vaste connaissance et une grande expérience du monde des courses. Forte d'une expertise dans le pur-sang, ses écrits sont publiés dans de nombreux médias à l’échelle internationale, notamment International Thoroughbred et Racing & Sports. Vicki représente également Trackside, et est aussi responsable de la publication de L’Informateur.
Igor de Maack
Associé-dirigeant au sein du cabinet de gestion en patrimoine Vitalepargne, Igor de Maack est une référence dans l’analyse des marchés financiers. Il a également investi dans les chevaux (Écurie Nininoé) par passion, grâce à son amitié avec Fabien Rycroft (Écurie Elag). Initialement actif au trot, il s’est diversifié dans le galop, comptant notamment sur Lindy et Onesto.
Romane Borrione
Française expatriée depuis cinq ans à Melbourne, Romane bénéficie d’une expertise en tant que courtier, cavalière et assistante entraîneur. Passionnée par l’étude de la performance et des données, elle a lancé son entreprise d’analyse de données, Race Day Ready, qui se développe fortement en Australie et à Hong Kong.
LE TAPIS ROULANT : UN ALLIÉ MULTIFACETTE
Le tapis roulant pour chevaux est devenu un outil indispensable dans l’entraînement des chevaux de course, en particulier en Australie où son usage s’est largement démocratisé ces dernières années. Bien qu’il représente un investissement important, entre 40 000 et 80 000 dollars australiens, il est aujourd’hui souvent disponible dans les centres d’entraînement, le rendant accessible à un plus grand nombre d’entraîneurs. Cet engouement, particulièrement marqué en Australie, n’est pas dû à une inadéquation pour les chevaux européens, mais à une reconnaissance et une compréhension croissante de ses nombreux avantages. Le tapis roulant permet de collecter des données précises d’entraînement et de récupération. Son utilisation rend également possible la collecte des lactates après exercice, ce qui est beaucoup plus difficile à réaliser sur une piste classique. Ces informations, recueillies régulièrement , offrent une compréhension bien plus approfondie des chevaux ainsi que de l’intensité physique et métabolique des différents exercices effectués. Cela permet d’adapter les entraînements de manière ciblée. Grâce à cet outil, il devient possible de faire progresser les chevaux sans augmenter systématiquement l’intensité des séances sur la piste, un atout majeur pour certains qui ont une carrière plus longue et qui ne sont plus dans leur phase d’apprentissage. Les réglages d’inclinaison et de vitesse permettent de concevoir des exercices sur mesure, comme les variations de vitesse ou les galops en intervalles, difficiles à reproduire sur une piste classique . Ces exercices ciblent des groupes musculaires spécifiques, améliorent la tolérance au lactate et optimisent les performances cardiovasculaires. Un autre avantage majeur réside dans la possibilité d’effectuer des récupérations actives sans le poids du cavalier. Cette pratique est très répandue en Australie pour des raisons d’efficacité (dans de nombreuses grandes écuries où le personnel peut venir à manquer), mais aussi parce qu’elle permet de proposer aux chevaux des journées d’entraînement plus « légères » sans se limiter au simple pas ou au marcheur. Cela peut également permettre de ne pas interrompre un programme d’entraînement en cas de frottements douloureux de la selle ou d’autres désagréments. Depuis mon arrivée en Australie ou j’ai découvert cet outil, j’ai collecté un très grand nombre de données et ai pu d’identifier des corrélations entre génétique, âge, sexe, taux de lactates et autres paramètres de récupération. Cela me permet de réaliser des analyses poussées et des programmes d’entraînement sur mesure aux clients. Je peux donc affirmer que l’efficacité de du tapis roulant s’adapte à tous types de chevaux, en restant toutefois un outil parmi d’autres à la disposition des entraîneurs. Il n’est pas indispensable au succès, mais il peut être un tremplin pour y parvenir s’il est utilisé avec adresse..
TENIR BON LE LICOL AMÉRICAIN
2024 sera indéniablement considérée comme une année « magique » pour les investisseurs boursiers, surtout pour celles et ceux qui auront eu la chance, le nez, ou les deux, d’être investis sur les actions américaines. Quand le Nasdaq frôle une performance annuelle de près de 30 %, les autres indices américains (S&P 500 et Dow Jones) affichent respectivement des performances de 24 % et de 13 %. Le Japon et la Chine réalisent aussi de belles performances (Nikkei +20 % et le MSCI China +17 %). Seul, le CAC 40 a affiché une performance légèrement négative, sa pire prestation en relatif depuis la crise de la zone euro en 2011. Pénalisé par sa pondération en valeurs du luxe et en valeurs automobiles, puis ostracisé par l’inconséquent coup de baguette politique de la dissolution, les investisseurs sont tombés de leur monture en fuyant l’hexagone boursier comme si leurs étrivières avaient lâché ! Sur le marché obligataire, les taux longs ont augmenté en fin d’année (soit par excès de croissance et d’inflation aux États-Unis, soit par la résurgence du risque souverain en zone euro). Les investisseurs ont donc pu profiter d’une belle année de portage, et ce, malgré les récentes baisses de taux courts des banques centrales. Le taux de défaut des entreprises laisse une certaine marge (surtout aux États-Unis) pour continuer d’acheter le crédit américain. En Europe, il faut être plus sélectif en délaissant le cœur de la zone euro pour prendre la route du « périphérique » (pays latins) ou celle du Grand Nord (pays scandinaves). L’économie mondiale continue de croître à un rythme proche de 3 % offrant ainsi à des entreprises l’occasion de prospérer en créant de la valeur ajoutée. Les conflits militaires agissent néanmoins comme des pressions sur le commerce international , tout comme la menace de nouvelles barrières douanières brandies par la nouvelle administration américaine. Ce sera le point de focalisation dans cette course d’obstacles entre zones économiques. Ainsi, les électeurs ont osé donner les pleins pouvoirs à Donald Trump dans un deuxième mandat qui s’annonce déjà « ébouriffant » (annexion du Groenland, reprise du canal de Panama…). Son investiture officielle le 20/01 sonne le début d’une nouvelle ère avec Elon Musk qui s’impose comme le maître à penser du capitalisme mondial et bientôt spatial. Sa future conquête martienne fait sourire, mais derrière ses projets (ex : Starlink), le discours sur la nécessité d’une démocratie directe plus que représentative pourrait faire vaciller la fragile construction européenne. Les bonnes résolutions 2025 d’un investisseur devront suivre le proverbe maori « Tourne-toi vers le soleil et l’ombre sera derrière toi ». Actions américaines, crédit américain et dollar constituent un triptyque indispensable, même si les actions françaises commencent à rentrer dans une zone d’achat. Le CAC 40 ne cesse de rebondir depuis décembre. La gestion d’une trésorerie (dont la rémunération a déjà baissé et baissera encore) s’avèrera aussi un nouveau défi pour les épargnants qui passeront du trot au pas sur ce sujet.
L’IRISH STALLION TRAIL DÉFIT LE TEMPS
L’Irish Stallion Trail, initiative de l’Irish Thoroughbred Marketing (ITM) et équivalent de la Route des Étalons en France, a inauguré 2025 en attirant des milliers d’éleveurs et de passionnés de courses au sein des haras irlandais du 16 au 17 janvier. Alex Cairns, responsable marketing chez ITM, a souligné son importance : « Des événements comme le ITM Irish Stallion Trail et les journées portes ouvertes de Horse Racing Ireland (HRI) dans les centres d’entraînement permettent aux gens de se rapprocher des chevaux, de voir les coulisses de l’élevage et de mieux comprendre cet univers. Cela leur offre une connexion directe avec les chevaux, et dans le cas du Stallion Trail, avec la reproduction. C’est aussi l’occasion de redécouvrir certains des grands champions du passé et, pour les jeunes, d’explorer les opportunités professionnelles qu’offre le secteur des courses. Les retours ont été excellents, et nous sommes ravis d’avoir une fois de plus mis en lumière l’élevage de pur-sang en Irlande ». Les conditions hivernales difficiles ont toutefois perturbé les dates initiales des 10 et 11 janvier. La célèbre entité Coolmore a dû reporter son ouverture d’une semaine pour garantir la sécurité des visiteurs et des chevaux. Malgré cela, l’intérêt a été vif notamment pour découvrir les trois nouveaux entrants : City Of Troy , meilleur cheval au monde en 2024, Auguste Rodin, et Henry Longfellow , premier fils de Dubawi à rejoindre Coolmore. Mark Byrne, responsable des nominations chez Coolmore, a déclaré : « La journée portes ouvertes a été un grand succès. Nous avons reçu environ 1 000 visiteurs, dont des éleveurs venus d’Irlande et de l’étranger. C’est un privilège de pouvoir présenter ces étalons. Ce n’est pas tous les jours que l’on a le meilleur cheval du monde à Tipperary ! » La présentation de nouveaux étalons est essentielle et c’est une expérience que Yeomanstown Stud maîtrise bien. Le haras propose une jeune équipe prometteuse , avec notamment Supremacy dont les premiers 2 ans vont débuter en 2025, et Mill Stream , nouveau venu. Aux côtés des jeunes recrues, Dark Angel a été sacré meilleur étalon en 2024 grâce notamment à Charyn , nouvelle recrue au Haras de Sumbe en France. Robert O’Callaghan de Yeomanstown Stud a indiqué : « Remporter le titre de Champion Sire est un exploit remarquable , et nous en sommes pleinement conscients. Il a commencé sa carrière à 10 000 € et atteint un tarif de 85 000€ au sommet. Il a vraiment travaillé dur pour en arriver là ». Le Irish Stallion Trail a encore une fois émerveillé les passionnés de courses, et cet événement continue de captiver les amateurs de pur-sang chaque année.
UN LANCEMENT SOLIDE POUR 2025
MAGIC MILLIONS GOLD COAST YEARLING SALE
Avec 127 étalons représentés, la vente a débuté la saison en grande pompe. Quintuple leader en Australie, I Am Invincible a affiché le plus haut chiffre d’affaires pour les étalons à 22 055 000 $. La sœur de la championne à 3 ans In Secret a attiré toutes les attentions, acquise pour 2,3 M$ par Ian Moses et John Sargent à l’issue d’une vive bataille. Ce dernier a indiqué : « Acheter une propre sœur d ’ une gagnante de Coolmore est très difficile ». Snitzel a signé une forte moyenne à 765 556 $, près de trois fois son plus haut prix de saillie, et un poulain issu de la gagnante de Gr.3 Humma Humma a été vendu 2,8 M$ à Ciaron Maher Bloodstock. La triple lauréate de Groupe 1 Sunlight a quant à elle établi le record historique de la vente lorsque sa pouliche par Home Affairs , proposée par Coolmore, a été acquise pour 3,2 M$ par l’entraîneur japonais Mitsu Nakauchida : « Elle retournera au Japon et s ’ entraînera avec moi . J ’ ai eu de la chance avec des juments australiennes , et elles sont populaires au Japon en ce moment . Elles peuvent être croisées avec tous les étalons japonais ».
KEENELAND JANUARY SALE
Ramenée sur trois jours, cette vente a affiché de solides résultats avec un prix médian en hausse de 47 % pour un total de 723 chevaux vendus. La vente a suscité un vif intérêt à l’international, avec des acquéreurs d’Europe, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Australie. Trois juments ont partagé le top price de la vente à 700 000 $. La lauréate de Groupe 3, Pretty Birdie , a suscité les convoitises d’Avenue Bloodstock qui a signé le bon pour l’Irlandais David Nagle (Barronstown Stud). Delahaye (Medaglio d’Oro), gagnante de Gr.3, a elle, aussi fait monter les enchères à 700 000 $, quittant les boxes de Four Star Sales pour ceux de Three Chimneys Farm. Présentée par Claibourne Farm, Love To Shop (Violence) a quant à elle séduit Pin Oak Stud.
GOFFS UK JANUARY SALE
Top lot initial, le prometteur chaser Peaky Boy n’a pas atteint son prix de réserve sur le ring, mais a ensuite été vendu en privé pour une somme à six chiffres à Jonjo et AJ O’Neill. Johnny ’ s Jury (Jukebox Jury) s’octroie, de ce fait, le titre de Top Price après avoir fait monter les enchères à 75 000 £. Présenté par Coolmeen Farm, il a été acquis par Tom Malone et l’entraîneur Jamie Snowden. « Il est très satisfaisant de commencer l ’ année avec de solides prix dans toutes les catégories », a déclaré Tim Kent, directeur général de Goffs UK.
TATTERSALLS CHELTENHAM JANUARY SALE
L’ancien champion jockey Richard Johnson a déboursé 230 000 £ pour le toplot Starzand (Harzand), proposé par Baltimore House Stud. Ce vainqueur de point-to-point acquis pour Dave Lewis sera entraîné par Philip Hobbs et Johnson White. La vente a totalisé 1 667 000 £ et un prix moyen de 69 458 £ pour les 24 chevaux vendus.