Jeux d'Enfants N°5 Février 2025 | Page 65

À LA UNE

La profession de débourreur et pré-entraîneur demande à être reconnue : où en est ce dossier ?

Par Serge Okey

France Galop : « Une mise en action complexe »

Le principe de la reconnaissance des déboureurs / pré-entraîneurs est un sujet depuis plusieurs années . Jusqu ’ à présent , aucun consensus ne s ’ est dégagé sur le principe et les modalités de reconnaissance , car la mise en action est complexe . Une piste intéressante porterait sur une référence aux déboureurs / pré-entraîneurs dans le décret du 5 mai 1997 portant organisation des courses et ce au même titre que les propriétaires , les entraîneurs et les jockeys . Cette option permettrait de reconnaitre cette profession dans un texte étatique et d ’ harmoniser son régime social et fiscal et surtout de garantir la moralité des personnes exerçant cette profession au travers de l ’ avis qui serait émis par le SCCJ , le Service Central des Courses et Jeux . Cette option nécessite une position commune Trot / Galop et un accord du ministère de l ’ Intérieur et du ministère de l ’ Agriculture avant d ’ obtenir une modification du décret de 1997 , qui est un décret avec un formalisme particulier puisqu ’ il est pris après avis du Conseil d ’ Etat .

Au trot , « la plupart des débourreurs et pré-entraîneurs sont déjà des entraîneurs »

L ’ activité est bien différente au trot . « Nous avons peu de structures spécialisées comme on peut le voir au galop , commente Stéphane Meunier , président du syndicat des entraîneurs , drivers et jockeys de trot ( SEDJ ). Chez nous , la plupart des débourreurs et pré-entraîneurs sont déjà entraîneurs , ce qui fait que les chevaux , durant cette période , sont inclus dans les effectifs à l ’ entraînement ». Des entraîneurs de renom comme Sébastien Guarato , Thierry Duvaldestin ou Jean-Michel Bazire font systématiquement appel à des confrères débourreurs . Dans le sud par exemple , des entraîneurs comme Yannick-Alain Briand ou Romuald Mourice « font débourrer tous leurs chevaux en Normandie ». Selon les cas , les chevaux reviennent chez leur entraîneur seulement débourrés ou déjà pré-entraînés . Entre une vente et une qualification , il faut compter huit mois environ . Le débourrage dure un mois et se rapproche du galop . Le pré-entraînement , lui , est plus en lien avec l ’ obstacle . « C ’ est très différent du galop , qui est une allure naturelle . Cela suppose une grosse mécanisation qui peut prendre six mois jusqu ’ aux qualifications ». Comme la préparation aux ventes , l ’ activité tend à « se développer ». « Mais la question d ’ une reconnaissance n ’ est pas vraiment un sujet . Nous , on dit : pourquoi pas . Mais on a déjà intégré cette activité en annexe dans nos conventions collectives ».
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