G . Quelle qualification est nécessaire pour faire votre métier ?
D . L . Aucune . Vous pouvez être dentiste , vétérinaire , journaliste … On n ’ existe pas . Et le problème , c ’ est que ça peut donner lieu à tout et n ’ importe quoi . On voit des gens qui proposent leurs services en s ’ improvisant pré-entraîneur pour 15 euros par jour , au lieu de 33-34 euros . L ’ idéal serait d ’ avoir une licence spécifique . On ne demande pas une licence d ’ entraîneur , ce n ’ est pas le même métier . Le nôtre a besoin d ’ une formation , pas forcément d ’ un diplôme . C ’ est primordial et une question de bons sens d ’ avoir des connaissances sur les sols , l ’ hygiène … Moi , j ’ ai 1 million d ’ euros de chiffre d ’ affaires , au débourrage et au pré-entraînement , chez nous on passe environ 500 chevaux par an , j ’ ai 14 salariés . Je dirige une vraie entreprise . À côté de ça , beaucoup de mes confrères changent de métier ou mettent la clé sous la porte . La profession fait face à un nombre important d ’ impayés . Le problème , c ’ est que France Galop ne peut rien pour nous en raison de notre statut . On n ’ est pas protégés comme les entraîneurs . jours . Dans la profession , la référence c ’ est la méthode Blondeau . On s ’ est tous inspirés de Nicolas Blondeau , qui a eu le mérite de mettre au point une méthode et de l ’ écrire . C ’ est une vraie feuille de route . Après , le problème , c ’ est que le nerf de la guerre reste l ’ argent . Certains peuvent être tentés de griller les étapes s ’ il faut passer quatorze chevaux dans la journée .
G . |
Combien de confrères comptez-vous en |
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G . On peut voir sur le site qu ’ il n ’ y a pas que des infrastructures dédiées à votre activité principale , pouvez-vous nous en dire plus ?
D . L . C ’ est un métier de saisonniers . Après avril , on fait face à un creux de quatre mois . C ’ est pour cela que j ’ ai diversifié mes activités autour des panneaux solaires et du compost bio : j ’ ai créé une société qui me permet de monter des
ON DEMANDE À ÊTRE RECONNU POUR AVOIR LES MÊMES CONTRAINTES ET LES MÊMES AVANTAGES
QUE LES AUTRES PROFESSIONS
G . On vous sent très remonté … D . L . On accompagne les membres de notre association . Entre l ’ élevage et l ’ entraînement , on est devenu un vrai maillon de la chaîne : 95 % des chevaux passent aujourd ’ hui par un centre de pré-entraînement . On livre les chevaux clé en main .
G . Tous les débourreurs , pré-entraîneurs ontils la même méthode ?
D . L . 70 % de mes confrères font du très bon boulot . Après , c ’ est comme dans le galop : je connais des entraîneurs du Top 5 qui entraînent très différemment . Il y en a qui font des kilomètres et des kilomètres , 6 000 mètres , d ’ autres qui galopent 1 200 mètres tous les
centrales photovoltaïques et une autre , avec mon épouse et mon fils , qui produit du lombricompost et du pur jus de lombricompost ( Bio3L ). Quant au Show Lumet , il me permet de remplir mes boxes onze mois , et non huit , dans l ’ année .
G . Et vous , comment vivez-vous votre métier ?
D . L . Avec passion . Jamais de ma vie je ne choisirai d ’ être entraîneur . Tous les matins , je me lève à 5 h et je suis l ’ homme le plus heureux de la terre . Le cœur de notre métier , c ’ est le moral du cheval . Lui donner goût à l ’ ouvrage , le faire jouer comme un gamin , lui donner envie de se battre . Je me souviens de Princesse d ’ Anjou , elle avait un mental d ’ enfer !
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