ILS ONT FAIT L ’ ACTU bien dans sa tête , rappelle son éleveur-entraîneur . Il a commencé par gagner pour ses débuts à Auteuil , en avril de ses 4 ans . Je l ’ avais laissé entier , car j ’ avais regretté d ’ avoir castré son frère aîné de deux ans , Caesar ’ s Palace , premier produit de sa mère Cardounika , qui était magnifique et a très vite été un champion . Après , Cokoriko a terminé 5 e et comme son jockey est parti vivre sa vie , il m ’ a fallu en trouver un autre pour sa 3 e sortie , et il n ’ a pas compris le poulain . Ensuite , avant de courir sa dernière course , il s ’ est blessé à cause des cailloux qui ont toujours infecté les pistes de Maisons- Laffitte . Il n ’ était pas carré le jour de la course , mais il s ’ était habitué à son problème . Je n ’ infiltrais jamais mes chevaux . Après cette magnifique victoire , pourtant , il fallait se rendre à l ’ évidence : sa carrière était terminée … »
Il bat deux cracks
Comme le rappelle Jean-Paul Gallorini , la mère de Cokoriko , Cardounika ( Nikos ) avait déjà donné un poulain très doué , Caesar ’ s Palace , gagnant de trois Gr3s à Auteuil à 4 ans . Après Cokoriko , elle a aussi donné Chanducoq ( Voix du Nord ), propre frère de Caesar ’ s Palace , et étalon lui aussi . « Cokoriko et Chanducoq s ’ appellent comme ça parce qu ’ en passant le matin devant chez Yannick Fouin pour aller au Rond Adam à Maisons-Laffitte , j ’ entendais le chant de son coq , et ça me rappelait ma jeunesse marseillaise , où nous l ’ entendions aussi », explique
« COKORIKO ET CHANDUCOQ
S ’ APPELLENT COMME ÇA PARCE QU ’ EN PASSANT LE MATIN DEVANT CHEZ YANNICK FOUIN POUR ALLER AU ROND ADAM À MAISONS- LAFFITTE , J ’ ENTENDAIS LE CHANT DE SON COQ , ET ÇA
ME RAPPELAIT MA JEUNESSE MARSEILLAISE , OÙ NOUS
L ’ ENTENDIONS AUSSI »
Jean-Paul Gallorini
le Mansonnien le plus méditerranéen du monde .
Impraticable
Cardounika , Jean-Paul Gallorini l ’ a achetée à 3 ans pour 16 000 € aux ventes de juillet , qui se tenaient alors à Saint-Cloud . « J ’ aime tous les produits de Nikos , explique-t-il , et avec Cadoudal du côté maternel , c ’ était encore mieux . Voilà de belles origines françaises ! Et puis , elle me plaisait . On m ’ a dit que Robert Collet la voulait aussi , et pour les mêmes raisons que moi . On la ramène à la maison et lorsqu ’ il la voit , mon premier garçon , Rémi Passelande , me dit qu ’ il la connait pour l ’ avoir débourrée et qu ’ elle n ’ est pas facile . On la débute en plat à Evreux parce qu ’ on l ’ a travaillée sur la vitesse et que sur cette piste , si on se débrouille bien en partant , on peut faire la différence . Elle termine 4 e , bien : je l ’ engage dans le Prix Finot à Auteuil en haies ( une course de débutants sur les haies très convoitée , ndlr ). Avec qui est-elle à la lutte dans le dernier tournant ? Maia Eria ! La future crack ! Sauf qu ’ elle glisse et manque de tomber : elle finit arrêtée . C ’ était une jument difficile , mais elle avait de la qualité ». Cardounika a couru 20 fois , gagné une seule course mais pris plus de 77 000 € avant d ’ entrer au haras . L ’ histoire ne s ’ arrête pas là . En effet , Jean-Paul Gallorini a aussi entraîné Relayeuse , la mère de Robin des Champs , le père de Cokoriko . Cette jument a gagné sept courses pour 26 sorties … « Toujours est-il qu ’ après sa courte carrière de courses , Cokoriko n ’ intéressait pas grand monde , rappelle Jean-Paul Gallorini . Jean-Louis Berger , le père d ’ Alexandrine , un grand éleveur de Saône-et- Loire , m ’ a alors rappelé Haras de Cercy cherchait des étalons . C ’ est lui qui a négocié sa vente auprès de Andrée et Jacques Cyprès . Je dois dire qu ’ ils ont fait avec lui un travail exceptionnel . Sa carrière au haras est très bien gérée par tout le staff et j ’ en suis
17