Les anges gardiens des hippodromes, rencontre avec les bénévoles du Pin
Six mille bénévoles s’ activent pour faire fonctionner les deux cent trente-trois hippodromes français. Les courses ne pourraient pas perdurer sans l’ énergie positive que déploient ces passionnés. Une quarantaine de personnes unissent ainsi leurs forces pour garder en activité l’ hippodrome de la Bergerie, tout près du légendaire Haras National du Pin.
Son talkie-walkie à la main, Denis Legeard est partout, véritable couteau suisse de la société des courses du Pin. À soixante-trois ans, la retraite se profile pour cet homme discret et dynamique, bien connu des éleveurs normands dont il a, des années durant, identifié les poulains. Dans quelques semaines, Denis quittera son poste de technicien des Haras, mais ô grand jamais il ne tournera le dos à son hippodrome, cette oasis bucolique d’ une trentaine d’ hectares située à quelques kilomètres du haras où il a mené sa carrière. Denis Legeard est bénévole pour la société des courses du Pin depuis un quart de siècle, des noces d’ argent! Il faut dire que l’ hippodrome de la Bergerie peut faire chavirer les cœurs, avec son charme suranné et romantique. Inauguré en 1823 au cœur des forêts domaniales du Pin, il est à l’ époque l’ un des principaux hippodromes de plat en France. Son parcours d’ obstacles n’ a pas connu de grands changements depuis que le baron de la Motte, sous-directeur du haras, l’ a dessiné en 1850. Une grande tribune ornée de poteaux métalliques de style Eiffel trône face à la piste depuis 1875. En gravissant ses marches, on a le sentiment de remonter le temps... Vus d’ en haut, la piste et le parcours d’ obstacles cernés par de grands arbres sont réellement magnifiques.
« Depuis ma jeunesse, je n’ ai pas loupé beaucoup de réunions de courses au Pin, sourit Denis. En tant que petit éleveur, j’ adorerais qu’ un cheval que j’ ai fait naître s’ impose ici. » Il a occupé une multitude de fonctions les jours de course. Ces dernières années, Denis est de garde avec les équipes médicales, servant si besoin de guide dans les méandres du parcours d’ obstacle. D’ autres bénévoles gèrent la buvette, l’ arrivée des chevaux et la vérification de leur identité, les entrées et sorties de piste... il y a mille tâches à accomplir les jours de courses, mais aussi et surtout en amont, pour installer la signalétique sur l’ hippodrome, entretenir la vingtaine d’ obstacles et poser les fanions... Parmi la quarantaine de bénévoles de la Société des courses du Pin, qui sont de facto membres de cette structure associative présidée depuis une dizaine d’ année par Éric de Catheu: une avocate, un menuisier-charpentier, un assureur, des commerçants et de nombreux employés du secteur du cheval. Grâce à cette équipe soudée, l’ hippodrome a pu passer le cap du retrait des Haras Nationaux au début des années 2000. Autrefois grands ordonnateurs des courses du Pin, ils n’ interviennent plus qu’ en tant que prestataires rémunérés pour l’ entretien des pistes. « Nous avons dû nous réorganiser pour
SIX MILLE BÉNÉVOLES
S’ ACTIVENT POUR FAIRE FONCTIONNER LES
DEUX CENT TRENTE- TROIS HIPPODROMES
FRANÇAIS.
# 10 74