Retour vers le futur N°7 Avril 2025 | Page 40

POUR BIEN SAISIR LE POIDS DE CETTE RÉVOLUTION EN MARCHE, IL CONVIENT DE DISTINGUER TROIS TYPES D’ INTELLIGENCE ARTIFICIELLE.

Et dire que ce n’ est qu’ un début … « L’ IA va transformer tous les domaines dans un temps record », prédit Anne Bouverot, la grande prêtresse du Sommet international consacré à l’ IA en février dernier à Paris. Symbole de ce virage XXL, ChatGPT ne serait qu’ un balbutiant aperçu, un embryon de tous les progrès technologiques à venir. Pour bien saisir le poids de cette révolution en marche, il convient de distinguer trois types d’ intelligence artificielle. Celle d’ aujourd’ hui, dite « Narrow IA »( IA étroite), conçue pour accomplir des fonctions spécifiques. L’ œuvre des Chatbot, assistants vocaux … Celle de demain, dite IA générale. Là, l’ intelligence de la machine promet de se substituer à celle de l’ homme de manière parfaitement autonome. Quant à après-demain, certains prédisent l’ avènement d’ une « Super IA », capable de surpasser l’ intelligence humaine et dotée d’ une propre conscience. En attendant l’ avènement, ou non, de ce destin digne de la série d’ anticipation « Black Mirror », quel est le degré d’ imprégnation actuel des nouvelles technologies dans les courses hippiques. Dans un webinaire publié fin janvier, Benoit Pasquiet, ingénieur à l’ IFCE( Institut français du cheval et de l’ équitation), fait un point assez global sur sa présence au gré de divers exemples: « Détection des asymétries et évolution de la cadence en matière de locomotion, suivi de trajectoire par une équipe Google lors du saut d’ obstacle, extraction des images, reconnaissance faciale, superposition de deux galops pour les comparer, visualisation en 3D permettant de cerner l’ entière morphologie du cheval, capteurs renseignant précisément sur les forces et mouvements … »

Le tracking prend place dans les écuries
ChatGPT l’ affirme lui-même: la présence de la data dans le monde des courses est déjà « considérable » et celle de l’ IA « en plein développement ». C’ est ce qui ressort effectivement du dossier sur la question. Même si certains entraîneurs en sont déjà revenus, et d’ autres s’ y convertissent, en France ou à l’ étranger, l’ utilisation du tracking fait figure de vent nouveau dans les écuries. Les professionnels n’ ont certes pas le nez collé à leur tablette, mais la mode est lancée. Incarné par Christopher Head et ses probants résultats, validé par la mestria de Joseph O’ Brien, ce virage fait des émules, de Tim Donworth jusqu’ à Stéphane Wattel. La France n’ est pas Hong Kong. Mais à son échelle, supérieure en nombre d’ hippodromes, le pays s’ équipe au petit trot. Depuis le Qatar Prix de l’ Arc de Triomphe 2019, France Galop déploie le tracking sur ses hippodromes au travers de son prestataire McLloyd. Ces outils courent après une fiabilité optimale, mais le pli est pris. Du côté des pistes de Chantilly, même constat. Les capteurs n’ aiment guère l’ humidité, se perdent parfois dans les radars des GPS, mais certains entraîneurs n’ imaginent déjà plus s’ en passer, tout comme certains propriétaires déjà accros aux courses. Rythme cardiaque, amplitude des foulées, étude des trajectoires … Oui, les dadas sont passés à la data. En regard de places fortes motrices telles que
# 7 40