Retour vers le futur N°7 Avril 2025 | Page 19

ILS ONT FAIT L’ ACTU
un peu maladroit, qui n’ a remporté sa première course qu’ à cinq ans lors de sa rentrée, un handicap en mars, pour sa sixième sortie. Sa stratégie, fondée sur la patience, s’ est avérée judicieuse. Il avait fait ses débuts en steeple deux courses plus tard à Auteuil et j’ avais eu la chance de lui demander comment elle avait planifié la suite: « Même jeune, il nous donnait déjà le sentiment qu’ il allait devenir un vrai stayer. Il avait suffisamment de talent pour gagner sur les haies, mais on a toujours pensé qu’ il serait meilleur sur plus long, ce qui s’ est confirmé. Après sa victoire en steeple, nous l’ avons dirigé vers le Prix Fondeur, une très bonne Listed pour 5 ans à l’ automne. Mais si j’ avais su à l’ époque ce que je sais maintenant, je ne l’ aurais pas couru là. Il était trop faible pour cette distance. Il galopait et sautait très bien, mais il n’ arrivait pas à finir fort sur les 4 400 mètres. Nous n’ étions pas déçus, car il donnait tout, mais un peu désemparés ».
Un retour sur plus court bénéfique
Un retour sur une distance plus courte lui a permis de montrer tout son potentiel, avec une victoire de douze longueurs dans un Quinté, en terrain lourd, sous le top weight, lui valant une hausse de cinq kilos au poids. Ce qui suivit
Louisa Carberry.
© APRH
« MÊME JEUNE, IL NOUS DONNAIT
DÉJÀ LE SENTIMENT QU’ IL ALLAIT DEVENIR
UN VRAI STAYER »
Louisa Carberry
fut une saison à Compiègne, l’ autre haut-lieu de l’ obstacle en France, où il a pu courir sur des distances intermédiaires et gagner en puissance. « Tu ne me croiras peut-être pas, mais il a grandi de 5 centimètres entre ses 5 et 6 ans! Il a atteint sa taille définitive( 1,83 m), mais restait assez frêle. Cette année lui a permis de construire son endurance, d’ utiliser sa vitesse naturelle et sa capacité à sauter. Courir ces courses lui a fait un bien fou – il a même remporté leur Grand Steeple ». C’ était la confirmation qu’ ils tenaient un très bon cheval, au point qu’ il fut engagé dans le King George à Kempton. Pourtant, le doute persistait sur son statut de stayer pur. « Après cette victoire, on a décidé de l’ envoyer sur le Prix Georges Courtois( Gr. 2), et ce fut la confirmation de tous nos espoirs. Il l’ a remporté en rendant 4 kilos en terrain lourd face à Eddy de Balme, troisième d’ un Groupe 1 et toujours dans les bons coups ». Avec Compiègne désormais conquis à six ans, tous les regards se tournaient vers le « Grand Steeple ». Mais 2023 ne fut pas de tout repos pour celui que j’ appelle « le grand gentil géant »: un éclat osseux avant la préparatoire, puis une maladie l’ ont empêché de courir la grande course. Il fit son retour à l’ automne avec une meilleure préparation et monta en puissance dans le Groupe 1 Prix La Haye Jousselin, dont il termine deuxième de Grandeur Nature: « C’ était une superbe performance. Il a dû faire tout le boulot devant, ce qui n’ est pas idéal car c’ est un cheval anxieux qui aime avoir de la compagnie. Mais il s’ est battu jusqu’ au bout, et James lui a donné une magnifique course ». Ce fut d’ ailleurs la dernière fois que James Reveley le monta en course, puisque Clément Lefebvre fut, ensuite, désigné jockey attitré du
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