Feel Good N°8 Mai 2025 | Page 73

À LA UNE
© Mégane Martins ne se bousculent pas au portillon de la recherche. « Ceux qui produisent des compléments alimentaires mènent des études en interne, mais il n’ existe pas à proprement dit de centres de recherche, confirme Lucile Falque, vétérinaire à Chantilly. Les laboratoires font tester leurs formules et présentent ensuite l’ étude qui s’ y réfère, mais dans l’ ensemble, les professionnels se basent sur le vade-mecum qui explique les propriétés de chaque plante ». Les tests se faisant généralement sur un petit nombre de chevaux, il serait incongru de parler de « conclusions scientifiques ». La validation vient principalement du retour client. « Les effets sont moins palpables par définition qu’ un médicament, qui va rendre une plaie propre par exemple. Les clients marchent surtout à la confiance avec les laboratoires et s’ en remettent beaucoup aux vétérinaires ».
CBD: le « buzz » chez les chevaux de selle
D’ après cette spécialiste, les brevets sont assez fréquents. « La France est un pays très réglementé, mais de nouveaux produits sortent fréquemment », nuance Lucile Falque. La nouvelle mode, c’ est le « CBD ». « Il fait office de calmant, soigne l’ arthrose, plein de propriétés lui ont été découvertes. On nous le demande en complément alimentaire. Il faudrait pouvoir donner un délai par rapport aux questions de dopage. Dans les courses, c’ est interdit. Mais c’ est le buzz dans les chevaux de selle et de loisirs ».
« Tout le monde est prêt à mettre le prix »
Tous les professionnels s’ accordent à le dire: pour le cheval, la phytothérapie est un marché « extrêmement concurrentiel », mais reste un
« marché de niche », évalué à la louche à 25 millions d’ euros en France. Les compléments alimentaires représentent les deux tiers du marché. Hors effectif, l’ alimentation reste un des premiers spots de dépense dans les écuries. Mais qu’ il s’ agisse de substituts ou de produits de soins, « ce sont des produits assez chers », pèse Lucile Falque. « Mais tout le monde est prêt à y mettre le prix ». Ce qui est amusant de constater, c’ est la différence d’ approche entre les entraîneurs de trot et de galop. Les professionnels du marché sont unanimes: les premiers sont plus « expérimentaux », les seconds plus « conservateurs ». A fortiori dans les jeunes écuries. Mais lorsqu’ un entraîneur de galop a trouvé ses petites recettes miracles, celles-ci font partie des petits secrets de réussite maison pour longtemps.

C’ EST COMME POUR LES CHOCOLATS DE PÂQUES: IL Y A LES MAÎTRES CHOCOLATIERS ET LES GRANDES SURFACES

Thomas Cholat
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