Feel Good N°8 Mai 2025 | Edito

SPORTIFS DE HAUT NIVEAU

Voir un héros chuter est toujours douloureux et marquant. La lourde chute de Nicolas Gauffenic à Auteuil a plongé la planète des courses en émoi, d’une part pour l’homme et l’ami qu’il est, d’autre part pour le professionnel de l’obstacle qu’il représente. Un travail de sécurité sur les obstacles, pour les chevaux et les jockeys, est à l’œuvre depuis des années, mais l’accident est toujours terriblement glaçant, d’autant plus quand il est grave. La dangerosité de la profession, qui se partage avec de nombreux autres sports de vitesse et de combat, est-elle l’une des essences de l’adrénaline de ces sportifs, et une source d’émotions pour ses spectateurs ?

Cela ouvre une question en débat sur la reconnaissance du jockey comme sportif de haut niveau – comment ne pas reconnaître ce statut à des hommes ou femmes qui s’élancent sur un cheval à plus de 60 km/h, en plein cœur d’un peloton, pour affronter la dernière ligne droite ou s’envoler au-dessus des obstacles à pleine vitesse, « suivi par une ambulance » comme le rappelle l’introduction de la série « Race for the Crown ». De cette considération ne découle pas seulement un statut, mais un meilleur accompagnement psychologique et physique du sportif, une meilleure prise en charge des risques de son métier, une meilleure reconnaissance.

Le débat génère également une seconde interrogation sur l’athlète équin, qui fait écho à notre une du mois de mai. Les médecines alternatives s’installent de plus en plus en pratique humaine, qu’elles soient adulées ou débattues, elles connaissent un réel boom au sein d’une société en pleine mutation. Elles trouvent, de surcroît, une place incontournable dans le protocole sportif, qu’il soit amateur ou professionnel. Qu’en est-il de l’athlète cheval, lui aussi sportif de haut niveau ? Bien que l’ordre vétérinaire ait reconnu trois médecines alternatives, son déploiement semble encore lent dans notre sphère. De manière plus générale, comment pouvons-nous mieux accompagner nos athlètes, qu’ils soient jockeys ou chevaux ?

Sofiane BENAROUSSI
Directeur de publication