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UN FORT ENGOUEMENT DANS UN MARCHÉ DE NICHE
Par Serge Okey
Dans une activité portée par la quête de la performance, où chaque petit détail peut faire la différence, la phytothérapie tire parfaitement son épingle du jeu. En France, le marché pèse quelque 25 millions d’ euros. C’ est peu et prou à la fois. Peu en regard des millions dépensés pour d’ autres cheptels tels que les bovins. Prou si l’ on se réfère à des chiffres d’ affaires en constante augmentation.
Dans les écuries, les soins complémentaires à base de plantes médicinales sont très répandus et relèvent pour beaucoup de pratiques ancestrales. Chacun a ses petites manies ou recettes, ses petits secrets de « grand-mère », transmis de père en fils. Même s’ il pèse assez peu en réalité, le petit monde de la phytothérapie équine s’ étoffe et va de concert avec le souci du bien-être animal.
« Toute une filière autour des soins alternatifs »
Basé en Normandie, du côté de Lisieux, Edhya fait partie des acteurs phares du marché avec « 70 produits en catalogue, dont 90 % à base de phytothérapie », détaille Ludovic Rey, responsable du pôle cheval pour le groupe Bernard, expert du secteur agricole. « L’ Europe poussant à la démédicalisation, toute une filière s’ est construite autour des soins alternatifs ». Dans le giron animalier, le cheval n’ est pas très « betfood ». Sous-entendu: « bankable » en comparaison des gigantesques cheptels de bovins. « Mais c’ est un animal de valeur, axé sur la performance ». Un animal encadré par une réglementation stricte, en parallèle des monopoles de la pharmacopée. « À l’ instar de l’ huile de citron ou de la coumarine, plusieurs matières premières naturelles sont interdites en nutrition animale ou par le code des courses pour des questions de dopage ». Dans l’ ensemble, les compléments alimentaires répondent de trois visées: « diminuer le stress, apporter du qualitatif comme du calcium et répondre à des besoins antioxydants ». La tendance du moment? « L’ accompagnement vers l’ immunité pour maximiser les résistances aux pathologies hivernales et aux voyages durant les meetings ». Au niveau de l’ élevage, l’ inflation des saillies va aussi de pair avec une attention privilégiée envers « la naissance et la croissance des poulains ». Certains produits promettent d’ augmenter les embryons, les qualités articulaires et tendineuses. Les écuries connaissent par cœur les pouvoirs antiinflammatoires et antioxydants de produits comme la spiruline ou le curcuma. « Mais encore faut-il se pencher vers la qualité de ces plantes et de leur dosage », prévient Ludovic Rey. « Selon les produits sur le marché, le taux réel
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