Feel Good N°8 Mai 2025 | Page 119

RENCONTRE
PREMIÈRE PARTANTE DU PROFESSIONNEL ITALIEN,
LADITE JUMENT L’ EMPORTE D’ EMBLÉE.
Et comme souvent aux moments-clés de sa carrière, ce jeune professionnel originaire de la région de Brescia a pu compter sur son réseau venu d’ Italie, là où tout a commencé. Issu d’ une famille de passionnés de chevaux, Mario Baratti se retrouve à cheval dès ses 4 ans. Après avoir participé à de nombreux concours hippiques et s’ être mis au complet, il prend sa licence de gentlemen-riders, remportant des succès dans son pays mais aussi en Angleterre, en France et en Allemagne, via le prestigieux circuit de la Fegentri. Dès sa sortie du lycée, Mario Baratti découvre l’ entraînement des chevaux de course au côté de Mil Borroméo: « Après une année à son service, Mil m’ a dit de partir, car les courses étaient mal en point en Italie. J’ avais alors décidé de participer au Darley Flying Start, mais mon niveau d’ anglais n’ était pas assez suffisant pour réussir l’ examen demandé. J’ ai donc choisi de prendre la direction de l’ Angleterre et l’ écurie de Marco Botti ». Cavalier d’ entraînement le matin chez son compatriote à Newmarket, le jeune exilé italien améliore sa pratique de la langue de Shakespeare l’ après-midi à Cambridge en vue de cet examen, qu’ il passera avec réussite, sans intégrer pour autant le programme si prisé de l’ écurie Godoplhin: « Au bout d’ un an, Marco m’ a proposé une place d’ assistant. Je montais de très bons chevaux à l’ entraînement au sein d’ une écurie en pleine expansion et je ne pouvais pas refuser une pareille offre ».
De Newmarket à la campagne irlandaise
À 20 ans seulement, le Lombard relève le défi de gérer un personnel anglais. Il apprend rapidement ses nouvelles responsabilités et participe au magnifique essor de cette écurie, qui brille sur tous les continents à travers les exploits d’ Excelebration, d’ Euro Charline, de Jakkalberry, sans oublier le marathonien Tac de Boistron, lauréat par deux fois du Prix
Royal-Oak( Gr. 1). Après cinq ans passés à Newmarket, le professionnel italien pose ses valises en Irlande afin d’ engranger une dernière expérience dans le but de s’ installer à son compte: « Je sentais que l’ Angleterre était ma maison, mais je devais voir autre chose. On m’ avait également conseillé les États-Unis, mais je ne pouvais pas partir aussi loin de ma famille ». C’ est ainsi qu’ âgé de 25 ans, il atterrit en pleine campagne irlandaise au sein de la structure de l’ expérimenté Jim Bolger: « Il m’ a dit qu’ il m’ embauchait si je restais trois ans à l’ écurie. J’ ai accepté, mais je n’ y suis resté que trois … mois. J’ adore les chevaux, mais habiter seul dans une maison isolée de 10 kilomètres de mon plus proche voisin était trop compliqué à vivre. Ce n’ était pas pour moi. J’ ai quand même appris à débourrer des chevaux. C’ était par-contre insuffisant comme nouvelle expérience avant de voler de mes propres ailes, d’ où mon souhait de poursuivre l’ aventure en France. Pascal Bary a alors accepté de me prendre après l’ Arc de Triomphe 2015 ». Après quelques semaines passées au côté de son copain Simone Brogi et un mois d’ août à Deauville au sein de l’ écurie de Jean-Claude Rouget, le globe-trotter prend ses fonctions d’ assistant au côté de l’ homme de Divine Proportions, malgré un français alors balbutiant: « C’ était encore plus difficile, relève-t-il. Plus on vieillit, plus c’ est compliqué de changer de pays ». Malgré cela, Mario Baratti s’ accroche encore et valide une étape aussi nécessaire que primordiale avant de devenir entraîneur quatre ans et demi plus tard.
Un effectif en constante progression
Malgré sa belle carte de visite internationale, il peine à trouver des clients et doit convaincre un ami … italien, Giovanni Bajetti, d’ acheter un cheval: « Il n’ avait pas d’ intérêt particulier pour les chevaux et l’ a juste fait pour me rendre service.
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