D(Race) Code N°9 Juin 2025 | Page 46

La quintessence de l’ excellence
« La haute couture et les courses hippiques incarnent chacune à leur façon la quintessence de l’ excellence, l’ une par la prouesse de la confection textile, l’ autre par l’ exploit physique, explique Laëtitia Hedde, historienne de la mode. Rappelons que la plupart des champs de courses( Chantilly, Longchamp, Fontainebleau, Vincennes, Deauville, Auteuil …) ont vu le jour sous le Second Empire. À cette époque, les courses de chevaux sont de véritables événements mondains, une distraction réservée à une élite fortunée et à la bourgeoisie. La classe dominante s’ y rend pour voir et être vue dans les dernières créations des maisons de haute couture parisiennes, notamment la maison Worth, Paquin, Lanvin, Chéruit et bien d’ autres ». Pour toutes ces raisons, le développement de pair de la haute couture et des courses a vite fait des hippodromes « les vitrines de ces maisons de mode, ainsi que des tendances actuelles ». Dans les années 1930, cette liaison a donné naissance à de nombreux concours associant équitation, mode et élégance. Le concours de la plus belle amazone dans le parc de Bagatelle, par exemple. « Les cavalières qui participaient à cet évènement devaient porter une jupe longue ou une culotte d’ équitation ». Lors de la fête de la mode du Polo encore, toujours dans le parc de Bagatelle, « des mannequins des célèbres maisons de couture parisiennes défilaient sur le terrain de polo ».
Chapeaux volumineux et robe assortie pour Dalida lors du Diane 1981.
© APRH
Jockeys, ces clientes si chéries
Le lien entre ces deux mondes est aussi linguistique. « Dans le jargon du monde de la couture, dans les années 1930, on donnait le surnom de « jockeys » aux clientes prestigieuses et mondaines, qu’ il était impératif de conserver et qui demandaient une attention particulière. Ces clientes étaient environ une douzaine par maison; on leur prêtait plusieurs robes par collection, en plus de leurs achats ».
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