Ce nom (Rough Riders : Cavaliers Intrépides ) fut celui donné au premier bataillon volontaire de cavaliers américains après la guerre de Sécession et dont un des illustres commandants ne fut autre que le futur Président Theodore Roosevelt. Il évoque d’abord la guerre hispano-américaine de 1898 mais pourrait aussi aujourd’hui représenter l’esprit ultra-conquérant de Donald Trump à propos de la guerre tarifaire déclenchée lors du Liberation Day (2 avril). Tous les pays et les zones économiques ont été touchés par ce chaos américain sur le ring des tarifs douaniers. Après ce véritable coup de semonce qui a fait dévisser les bourses mondiales , les marchés des changes et de taux, le calme et la raison sont revenus parmi les investisseurs. Les marchés financiers ont pris en compte l’incertitude à venir, même s’il reste encore quelques trimestres avant de constater les dégâts sur le plan macro-économique et sur le plan micro-économique. Les premières publications trimestrielles sont et devraient être bonnes, puisque le premier trimestre 2025 ne sera pas impacté par la hausse des droits de douane aux États-Unis. Bien qu’il y ait en effet des anomalies de non-réciprocité entre les États-Unis et l’Europe (sur les ventes automobiles notamment), toute contrainte au commerce mondial est perçue comme une mauvaise nouvelle sur le potentiel de croissance du PIB mondial. Ce dernier a d’ailleurs été revu en baisse par tous les grands instituts et devrait se situer plutôt autour de 2-2,5 % désormais. Si certaines entreprises américaines seront en difficulté pour rapatrier leur outil d’assemblage (ex : Apple avec les iPhones) sur le sol américain, il ne faut pas négliger les montants d’investissements importants de la Tech américaine dans l’intelligence artificielle (IA). Ainsi, les quatre Magnifiques (Amazon, Microsoft, Google et Meta) vont dépenser 300 milliards de dollars sur le sujet pour la seule année 2025, de quoi continuer d’alimenter la machine America Inc. La construction de plusieurs nouvelles lignes de production de semi-conducteurs (TSMC) sur le sol américain atteste ce mouvement de re-shoring (relocalisation). En Europe, les espoirs d’une reprise seront une nouvelle fois déçus en 2025, car le cycle européen est, par nature, lié à celui des États-Unis. Malgré un taux d’emploi élevé, une amélioration des conditions de crédit grâce à la baisse des taux enclenchée par la BCE et une maîtrise de l’inflation, les dépenses des ménages avancent toujours au pas reflétant plus l’allure du Percheron, légendaire cheval de trait, que celle d’un pur-sang andalou. La France, avec sa double problématique politique et budgétaire, ne renforce pas l’idée d’une accélération du momentum d’activité sur le Vieux Continent. À tout le moins, la zone euro bénéficie par défaut de l’arbitrage de certains investisseurs internationaux échaudés par les volteface du président des États-Unis. Le point positif pour les consommateurs européens et les conducteurs américains , alors que la driving season débute, réside dans la baisse du prix du baril de pétrole (70 $). Et quand on n’a pas de pétrole (ni plus beaucoup d’idées), c’est toujours mieux pour le portefeuille que l’essence soit moins chère pour faire rugir les chevaux…sous le capot !!!