Selon l’ un des ouvrages de la Bibliothèque nationale de France, le terme de « sport » hippique a été utilisé la première fois en France le 1 er avril 1828 dans un périodique équestre, le Journal des Haras, lors d’ une explication des mœurs anglaises. L’ arrivée de ce terme anglais sur le territoire francophone par l’ intermédiaire du monde équestre n’ est pas due au hasard. L’ aristocratie française est en pleine anglomanie depuis la fin du 18 e siècle, avec l’ importation de nouveaux loisirs et goûte aux modes équestres venues d’ outre-Manche sur son temps libre: le pur-sang anglais, la selle anglaise, le trot à l’ anglaise( le trot enlevé), le riding-coat( redingote), le steeplechase, etc.
Les courses sont intimement liées à l’ aristocratie et c’ est un moyen d’ affirmer son rang social. Et la mode dans tout cela?
Comme l’ essentiel des pratiques sportives ou des activités « d’ affaires », les femmes n’ y ont pas accès. Comme le dépeint assez bien la série Netflix à succès « La Chronique des Bridgerton », la confection de leurs « toilettes » est l’ un des seuls moyens pour elles de s’ exprimer. D’ autre part, si on se réfère à l’ ouvrage La Mode aux courses: un siècle d’ élégance – 1850 / 1950, les courses hippiques sont « acceptables » pour les femmes comme spectatrices. Au 19 e siècle, la place des femmes dans l’ espace public était très codifiée. Les activités considérées comme mondaines, mais « respectables », étaient peu nombreuses. Les courses hippiques sont devenues l’ un de ces rares espaces où une femme pouvait apparaître en public sans être jugée, à condition qu’ elle respecte les codes vestimentaires et sociaux en vigueur. Le livre explique que les courses leur ont offert un cadre « acceptable » pour toutes ces raisons: elles étaient liées à l’ aristocratie et à la haute bourgeoisie, perçues comme des lieux de sociabilité élégante, avec une forte présence masculine mais aussi féminine. Elles avaient une vocation récréative, mais aussi statutaire, où l’ apparence comptait autant que le spectacle hippique. Elles permettaient aux femmes d’ être visibles dans l’ espace public, sans qu’ il soit question de travail ou de militantisme. Ce qui, à l’ époque, aurait pu ternir leur réputation.
Défilés de mode de plein air
Avec le développement de la photographie et de la presse illustrée, des revues telles que La Mode illustrée, l’ Illustration ou Les Modes, ont
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