D(Race) Code N°9 Juin 2025 | Page 108

IL EST TRÈS ATTACHÉ AU BIEN- ÊTRE ANIMAL ET NOUS SOMMES EN CONSTANTE RÉFLEXION POUR AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DE CES ATHLÈTES QUI SONT DANS UN RÉGIME DE SPORTIFS DE HAUT NIVEAU.
G. Quel est votre rôle à l’ écurie? L-J. G. Tout roule très bien et ils n’ ont pas forcément besoin de moi à vrai dire( rires)! J’ aide dans la communication en anglais avec les propriétaires et je gère tous les déplacements à l’ étranger, notamment. J’ apporte ma pierre à l’ édifice comme je peux, avec mes expériences et connaissances.
G. Alors que l’ écurie performait, Francis a changé sa façon de travailler ces dernières années. Pourquoi cette prise de risque?
L-J. G. Francis se remet en question tous les ans et fait un bilan annuel. Il analyse tous les éléments de son écurie: les fournisseurs, la gestion du travail, sa façon de faire les engagements, sa méthode de planification du programme de ses chevaux. Il sentait vraiment qu’ il devait changer. Et suite à des voyages à l’ étranger, notamment après une journée à Ballydoyle chez Aidan O’ Brien, il a changé sa façon d’ entraîner il y a trois ans maintenant. Il est passé au système anglosaxon, à deux canters quotidiens. C’ est plus court et plus basé sur le fractionné. Dès le départ, il a remarqué une baisse des frais vétérinaires et était assez content de la façon de courir des chevaux. Il est très satisfait des résultats et cette méthode lui permet de voir plus souvent ses pensionnaires. Ça l’ aide beaucoup. Il est effectivement très observateur et c’ est encore plus remarquable puisqu’ il n’ a pas grandi avec les chevaux. Rapidement, dès qu’ il a commencé à travailler avec eux, à 18-19 ans, il est devenu un vrai homme de cheval.
G. C’ est-à-dire? L-J. G. Il comprend leur caractère et sait reconnaitre un bon cheval en condition. Ses chevaux sont toujours très beaux et bien présentés d’ ailleurs. Il est très attaché au bien-être animal et nous sommes en constante réflexion pour améliorer le quotidien de ces athlètes qui sont dans un régime de sportifs de haut niveau. Nous mettons en place des boxes communicants à chaque fois que l’ on fait des améliorations, car les pur-sangs aiment se voir. Certains peuvent jouer ensemble avec des balles de foin installées entre eux. On rêve d’ avoir plus de paddocks, mais les chevaux partent régulièrement faire des breaks plus ou moins longs dans des haras ou dans des centres un peu plus axés sur la rééducation. Nous avons autour de nous une équipe composée d’ un physiothérapeute, d’ un kiné, d’ un chiro, sans oublier l’ acupuncture. Tout est réalisé au cas par cas pour que chaque cheval puisse donner le meilleur de lui-même. Quand il voit qu’ un cheval n’ est pas capable de performer, il en informe rapidement le propriétaire car cela ne sert à rien de forcer.
G. Comment Francis aborde-t-il l’ aspect compétition?
L-J. G. Il est très compétiteur. Et il le faut dans un tel métier où il y a des courses tous les jours. Il se dit qu’ il ne faut jamais avoir le sentiment de ne pas avoir donné son maximum. Si lors d’ une réunion, il a sellé trois gagnants et un deuxième, il va surtout se questionner pour savoir pourquoi il est battu. Être compétiteur ne l’ empêche pas
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