D(Race) Code N°9 Juin 2025 | Page 107

RENCONTRE
C’ ÉTAIT UN PARI À TENTER ET FRANCIS A BIEN FAIT D’ ALLER
AU BOUT DE SES IDÉES!
G. Quel était son état d’ esprit lorsqu’ il s’ est installé à son compte?
L-J. G. Comme tous les entraîneurs, il a commencé avec beaucoup de positivité. Tout passe par le travail. Il a mis toutes les chances de son côté pour réussir, sans trop se poser de questions. Il faut avoir une certaine confiance en soi lorsque l’ on décide de s’ installer.
G. Combien avait-il de chevaux à l’ entraînement au tout début?
L-J. G. Cela a été un peu plus compliqué que prévu au moment de l’ installation avec seulement six chevaux à l’ entraînement. Lors de nos précédentes expériences, beaucoup de propriétaires ou éleveurs nous disaient qu’ ils nous confieraient des chevaux au moment de notre installation. Mais, en pratique, c’ est plus compliqué que cela. Chaque étape est ensuite très importante pour attirer de nouveaux propriétaires: la première victoire, le premier succès chez les 2 ans, la première dans une épreuve de Stakes … Heureusement, ces étapes se sont assez vite enchaînées. L’ écurie a ainsi connu une croissance rapide. Il faut apprendre à gérer les flux de chevaux, ainsi que les employés. Dès les premières années, nous avons eu des opportunités. Il ne faut jamais refuser les propriétaires et donc s’ adapter au fur et à mesure. C’ est un autre challenge à gérer, mais Francis a cette faculté d’ adaptation et d’ anticipation. Quand il travaillait pour Alain de Royer Dupré, il restait à la cour et a donc appris à gérer une écurie. C’ est très important pour lui de savoir s’ il est en sureffectif ou en sous-effectif de personnel. Par exemple, l’ année dernière, il a embauché deux responsables de plus, avant que les chevaux arrivent à l’ écurie. Il cherche à recruter les meilleurs et qu’ ils soient prêts dès le début de la saison.
G. Quel souvenir avez-vous du premier Gr. 1 avec Erupt dans le Grand Prix de Paris?
L-J. G. C’ était assez magique avec beaucoup d’ émotions. On travaille beaucoup pour vivre ces moments-là. Nous étions très heureux pour la famille Niarchos. Maria aime soutenir les jeunes entraîneurs et reste fidèle quoiqu’ il advienne. J’ avais travaillé avec elle et, remporter notre premier Groupe 1 pour elle, c’ était assez exceptionnel. En plus de cela, Francis avait dû supplémenter le poulain pour participer à cette prestigieuse course: ça rajoutait un peu de pression. C’ était un pari à tenter et Francis a bien fait d’ aller au bout de ses idées!
G. Comment aborde-t-il ce genre d’ évènements?
L-J. G. C’ est un métier difficile et il n’ y a pas un entraîneur dans le monde qui n’ est jamais stressé. Francis gère très bien cette pression. Celle-ci est inhérente à ce métier qui demande beaucoup de responsabilité. En chef d’ entreprise, il faut gérer les chevaux, le personnel et les propriétaires. Francis a appris très rapidement qu’ il ne fallait jamais trainer avant de donner de mauvaises nouvelles aux propriétaires, afin de ne pas porter ce poids trop longtemps.
G. Combien a-t-il d’ employés et comment gère-t-il cela?
L-J. G. Francis gère une bonne cinquantaine d’ employés. Il a une super équipe. Cela m’ a vraiment frappé quand j’ ai arrêté ma collaboration avec Godolphin et quand j’ ai commencé à travailler pour l’ écurie. L’ équipe est très bien rôdée, articulée autour de son assistant Romain Dupasquier, qui a succédé au très dévoué Jean-Paul Monthulé, à la retraite désormais. À l’ image de Francis, Romain est très travailleur et ils sont très complémentaires. Il y a beaucoup de respect dans cette équipe, en qui je suis très reconnaissante. Il faut savoir valoriser et responsabiliser son personnel. Former des jeunes et recevoir du personnel étranger donnent également une autre dynamique. Tout le monde est ainsi un peu plus bienveillant et n’ hésite pas à aider les nouveaux arrivants.
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