Galorama-#2 novembre 2024 Novembre 2024 | Page 39

UN AN DÉJÀ
Poulain , le champion a illuminé la vie fragile de Cody Dorman . Comme beaucoup d ’ autres chevaux ailleurs , il a porté jusqu ’ au bout l ’ ami qu ’ il avait choisi .
Il y a un an déjà , Cody ’ s Wish remportait pour la deuxième année , cette fois après enquête , la Breeders ’ Cup Dirt Mile à la cote de 8 / 10 sur l ’ hippodrome de Del Mar . Nous venons de vivre la 17 e édition de cette course , ajoutée en 2007 au programme « supersize » du championnat américain du galop , passé de huit à quatorze épreuves depuis sa création , il y a quarante ans cette année . Pour donner un peu de perspective , il s ’ est passé autant de temps entre la première édition de la « Breeders » et aujourd ’ hui , qu ’ entre le débarquement en Normandie et l ’ inauguration de cette invention du grand éleveur américain John Gaines , en 1984 . Ça fait drôle , non ? Mais plus que la simple victoire d ’ un cheval américain dans une course , fut-il membre de l ’ équipe Godolphin , c ’ est à Cody Dorman que l ’ événement doit d ’ être resté dans de nombreuses mémoires . Ce jeune homme de 17 ans était né avec le syndrome de Wolf-Hirschhorn , maladie génétique perturbant gravement la croissance et les capacités psychomotrices . Il avait été opéré une quarantaine de fois pour survivre et ne pouvait communiquer qu ’ à l ’ aide d ’ une tablette . Cinq ans plus tôt , lors d ’ une visite de Cody et de ses parents au haras Gainsborough , dans le Kentucky , grandissait un foal par Curlin qui ne s ’ appelait pas encore Cody ’ s Wish . « C ’ était le poulain le plus avenant du haras », se rappelle le directeur du Haras , Danny Mulvihill , dans les colonnes de Bloodhorse . « Je me disais qu ’ il pourrait peut-être approcher Cody un peu plus qu ’ un autre ». Cette visite familiale avait été organisée par Keeneland pour l ’ association Make-A-Wish , qui tente d ’ exaucer les vœux d ’ enfants en difficulté . Or le poulain , après avoir reniflé son visiteur et son étrange équipement , avait posé sa tête sur les cuisses du jeune homme , évidemment enchanté . Un petit miracle .

C ’ ÉTAIT LE POULAIN LE PLUS AVENANT

DU HARAS

Danny Mulvihill
Godolphin , éleveur et propriétaire du foal , baptisa bientôt le poulain Cody ’ s Wish (« le vœu de Cody ») et deux ans plus tard , il rappliquait à chaque visite de son ami ... « Lorsqu ’ ils se sont revus et que le poulain est revenu vers lui , j ’ ai entendu ce rire si particulier de Cody , que je n ’ ai entendu qu ’ une poignée de fois durant toutes ces années », se souvient le père du jeune homme , Kelly . Plus tard , lorsque le cheval devint un champion particulièrement combatif , Cody Dorman et sa famille ont naturellement continué à aller le soutenir sur les hippodromes . L ’ histoire est devenue très populaire , jusqu ’ à l ’ apothéose de ce jour de novembre 2023 , celui de la dernière course du cheval . La tragédie frappa à nouveau pourtant , puisque Cody s ’ est éteint le lendemain de la seconde Breeders ’ Cup de son champion , sur le chemin du retour dans le Kentucky . Un livre a été publié depuis et un film est en préparation . Cette capacité thérapeutique des chevaux chez les humains en détresse est bien connue . Ils aident notamment des anciens combattants à se remettre et à affronter leur dépression et leurs syndromes posttraumatiques . Peyo , un ancien cheval de dressage , visite les patients dans les hôpitaux et les EHPADs avec son cavalier Hassen Bouchakour . Une fois sur place , il va de lui-même vers les plus démunis et sa présence agit sur eux comme un charme . Le même que Cody ’ s Wish , à l ’ autre bout du monde .
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