La Vision Détré N°2 Novembre 2024 | REPORTAGE

Autour de la Melbourne Cup

Dotée de plus de 5 millions d’euros, la Melbourne Cup se déroule mardi 5 novembre pour la 164e fois. C’est un handicap de 3200 m, labellisé Groupe 1 et disputé sur l’hippodrome de Flemington. Depuis la première victoire étrangère dans cette course « qui arrête une nation », en 1993, £de nombreux entraîneurs venus d’Europe, et notamment de France, ont tenté leur chance, avec succès, contre les meilleurs stayers d’Océanie. Cette année encore, le duel entre l’Australie, et le reste du monde va passionner toute la planète, et la France sera au départ…

 

LE NOUVEAU PARI DE WILLIE MULLINS

L’entraîneur irlandais Willie Mullins a complètement changé la préparation de son pensionnaire importé de France, Vauban, en vue d’une deuxième tentative pour remporter la Melbourne Cup. Il délèguera aussi Absurde, qui courut en France sous la casaque Wertheimer, dans la plus grande course du turf australien, le 5 novembre.

PHILIPOPE DECOUZ EST FAN

L’entraîneur français Philippe Decouz a élevé et entraîné Vauban avant son départ pour l’Irlande. Il est aujourd’hui son plus grand fan.

 

JOSEPH O’BRIEN

Le jeune entraîneur irlandais a déjà sellé deux vainqueurs de la plus grande course d’Australie, à savoir Rekindling en 2017 et Twilight Payment en 2020. Son compatriote Dermot Weld a aussi gagné deux fois la course, en 1993 avec Vintage Crop puis en 2002 avec Media Puzzle. Joseph est né six mois avant ce premier succès européen dans la course.

Galiway L’ÉTALON LE PLUS COURTISÉ
250 SAILLIES EN 2024 !

On a beau fouiller les annales, jamais un étalon n’avait donné à ce point de sa personne. « Un record en France », confirme Céline Falcinelli, directrice du haras de Colleville. Passé de 3 000 à 30 000 euros, le prix de la saillie du fils de Galileo et Danzigaway, et petit-fils de Danehill, bénéficie du même « croisement magique que Frankel ».
« Un top model, un cheval d’exception », aime à dire Guy Pariente. Modèle, puissance, vitesse, le nouveau prince du studbook a tout pour lui. Et pourtant, sa carrière d’étalon tient d’un petit miracle. Quand Guy Pariente jette son dévolu sur lui, ce Fabre/Wertheimer (2 succès, 2 places en 6 courses, 77 768 euros de gains) est voué à être castré après une tendinite. « Le vétérinaire était réservé », rappelle Céline Falcinelli.
Le parallèle avec Kendargent, l’autre étalon star de Saint-Pierre-Azif, qui a échappé au même sort, est vite fait. « L’un et l’autre résument bien la marque de fabrique de M. Pariente, qui ne cherche pas forcément des vedettes, gagnants de Gr1, mais de bonnes origines».
Sa descendance est déjà exceptionnelle : Sunway et Sealiway en plat, Vauban et Gala Marceau sur les obstacles. « Des premiers produits gagnants de Groupe 1 dans les deux disciplines, c’est très rare. Galiway est déjà très populaire. Un tiers des éleveurs qui le sollicitent sont étrangers ». Angleterre, Irlande en premier lieu. Aux ventes de Tattersalls, deux de ses yearlings viennent d’être adjugés 210 000 et 220 000 Guinées. « Même les gens de l’obstacle tentent de les acheter ».
Favori de la Melbourne Cup, lauréat en plat et sur les haies, Vauban est la parfaite illustration de cette brillante polyvalence. Son entraîneur « Willy Mullins a fait le succès de Galiway au niveau international ». Alors imaginez si le sauteur reconverti stayer s’offre un troisième Gr1 en décrochant « l’Arc de Triomphe australien »…