Ils sont entrés au haras à un an d’intervalle. La carrière d’étalon de Wootton Bassett, qui prend une dimension extraordinaire cette saison, et de Siyouni ont des points communs.
La nature est bien faite, tout de même. Le prix moyen des yearlings par Wootton Bassett en Europe a été multiplié par 4,3 entre 2020 et cette année, de 125 000 à 540 000 €. Devinez de combien son prix de saillie a augmenté pendant ce temps ?
Pareil : de 40 000 € pour sa dernière année à Étreham, qui l’a lancé de façon magistrale, à 150 000 € quand les yearlings de cette année ont été conçus, et 200 000 € cette année à Coolmore, soit un multiplicateur de 3,75 puis 5.
Qu’en sera-t-il la saison 2025 ? Mystère. Mais la razzia des poulains de Wootton Bassett aux dernières ventes de Tattersalls ayant été complétée par une réussite impressionnante de ses 2 ans sur les pistes, lauréats de dix courses de Groupe cette saison, dont on peut s’attendre à un nouvel ajustement, d’autant qu’en Australie, sa première génération conçue là-bas a atteint en moyenne près de 350 000 €.
Né le 4 février 2008 dans la famille Bryce à Laundry Cottage Stud dans le Hertfordhsire, au nord de Londres, Wootton Bassett a été acheté yearling pour 46 000 £ à Goffs UK par Bobby O’Ryan. Il a terminé l’année 2010 invaincu en cinq sorties dont le Prix Jean-Luc Lagardère, mais n’a rien gagné à 3 ans.
Ça n’était donc pas la cohue et il a commencé sa carrière à Étreham à 6 000 €. Comparons sa carrière au haras, sur le plan du prix de la saillie, avec trois autres étalons entrés au haras à la même époque, à quelques années près, et l’on obtient le tableau suivant avec les tarifs proposés pour Siyouni, Le Havre et Zarak, qui est le plus jeune des quatre puisqu’il est arrivé au haras huit à six ans après les autres, et à un tarif supérieur, compte tenu de son pedigree. Le fils de Dubawi et de Zarkava aurait certainement dépassé 46 000 £ aux ventes s’il avait été présenté yearling… Et même plus que 460 000 £ !
On démarre donc à la première année au haras de ces quatre étalons et que remarque-t-on ? Une progression très similaire pour Wootton Bassett et Siyouni. Le premier a démarré à 6 000 € mais deux ans plus tard, il était passé à 4 000 € avant de rebondir à 6 000 € en 2016, puis à 20 000 € en 2017, lorsque ses premiers produits ont eu 4 ans, comme Almanzor. Le Havre aussi est passé à 20 000 € au bout de sept ans mais il n’a pas dépassé 60 000 €, le tarif actuel de Zarak, qui avait démarré de plus haut dans un marché plus porteur que le début des années 2010.
La progression de Siyouni a été plus linéaire que Wootton Bassett et son prix de saillie a augmenté brutalement de 7 000 à 20 000 € dès la cinquième année de monte, alors que Wootton Bassett a atteint ce tarif au bout de la 7e saison de monte. Ils étaient tous deux à 100 000 € après dix années, et Wootton Bassett est passé devant un an plus tard. Siyouni vient d’être porté à 200 000 € pour 2025, comme Wootton Bassett cette saison.
Décidément, chaque entrée au haras est un retour à zéro, le début d’une carrière tout à fait nouvelle et toujours aussi incertaine.