Galorama-#2 novembre 2024 Novembre 2024 | Page 24

JOCKEY

LA VIE DE RYAN ,

C ’ EST MAINTENANT

Ryan Moore .
© APRH
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Il y a eu deux jockeys le week-end de « l ’ Arc ». Christophe Soumillon , bien sûr , qui reste notre meilleur en France ( c ’ est Aidan O ’ Brien qui le dit ). Il a gagné le « Royallieu » ( Gr1 ) à 20 / 1 et le « Lagardère » ( Gr1 ) avec Camille Pissarro à 13 / 1 . Les deux pour Ballydoyle . Puis la Qatar Arabian World Cup ( Gr1PA ) avec Al Ghadeer , pour la casaque Al Shaqab Racing . Ryan Moore , c ’ est encore autre chose . Il est devenu si omniprésent aux quatre coins de la planète courses qu ’ on pourrait le prendre pour un prophète , les Beatles ou une marque de smartphone . Un smartphone très bizarre , dont le volume serait bloqué au minimum ( intéressante innovation sociale pour améliorer les transports en commun , au fait ) mais dont la caméra pourrait détecter un mauvais dos avant qu ’ il ne vous bloque . Ecce le Houdini des prisons hippiques . Son bilan du week-end de « l ’ Arc », c ’ est trois victoires dont un Groupe 1 avec Kyprios , champion interstellaire des stayers , et une 3 e place dans « l ’ Arc » avec Los Angeles à 8,10 . Dans une longue et passionnante interview accordée à Paul Hayward pour TDN Europe , le calme Briton explique que cette 3 e place est un peu décevante , parce qu ’ il y allait pour gagner . Il ne plaisante pas . Mais il ne raconte pas de sornettes non plus . Ces quelques lignes témoignent d ’ un esprit vif et alerte , et d ’ un sens de l ’ observation capable de dépasser les deux oreilles pointées devant lui . Et il gagne presque toujours . Treize jours après « l ’ Arc », ce successeur putatif de Lester Piggott , monstre d ’ une époque où les courses figuraient encore dans le panier de la ménagère médiatique , a gagné un nouveau Gr1 avec Kyprios , à Ascot , dans la Long Distance Cup ( Gr1 ). Encore ce bronze inoxydable , ce Kyprios si prodigue , revenu des enfers en pleine lumière et meilleur que jamais . Un dieu grec . « C ’ est toujours les chevaux », explique son jockey dans son interview , sans fausse modestie , sans flagornerie , parce que simplement , c ’ est sa réalité : à Tokyo , Melbourne et San Diego , où qu ’ il aille , c ’ est à cheval qu ’ il fait son chemin . Aussi parce qu ’ il n ’ est pas devenu une référence mondiale en pensant à son image ou aux lendemains qui chantent , mais seulement à ce qu ’ il est en train de faire , et qu ’ il résume ainsi : « Aller le plus vite possible d ’ un endroit à un autre ».
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