La chronique de
La chronique de
Katherine Ford
GIRL POWER
Les femmes jockeys ont fait l’ actu ce dernier mois, à commencer par Rachael Blackmore, qui a annoncé sa retraite. La célébrité de l’ Irlandaise dépasse les frontières du sport dont elle a fait exploser le plafond de verre. Elle a attiré l’ attention du monde entier en remportant le mythique Grand National de Liverpool en 2021, et le respect et l’ admiration du monde des courses pour l’ ensemble de sa carrière. À 35 ans, elle raccroche ses bottes avec un palmarès de meilleur jockey au Festival de Cheltenham( 6 victoires en 2021), des succès dans les quatre « Championnats » du Festival: Champion Hurdle, Queen Mother Champion Chase, Stayers’ Hurdle et Gold Cup, et bien plus encore. Fine tacticienne et redoutable à la lutte, Rachael n’ était pas destinée à devenir crack-jockey, passant professionnelle après des études et un début de carrière en tant que cavalière … Grâce à sa carrière, elle ouvre des opportunités et des envies pour une nouvelle génération. Comme elle, Hollie Doyle n’ apprécie pas trop l’ étiquette « femme-jockey ». Elles sont « jockey », tout court, ayant fait leurs preuves face aux meilleurs hommes. Mais elles acceptent ce rôle dans le but d’ inspirer des jeunes filles et attirer le public vers un sport où hommes et femmes s’ affrontent et se respectent. En mai, Hollie Doyle a signé son 1 023 e succès pour devenir la femme-jockey britannique avec le plus de victoires, devant Hayley Turner, qui a pris sa retraite en avril. « C’ est un beau cap à atteindre, et je suis très reconnaissante envers Hayley et toutes celles qui ont ouvert la voie pour moi et celles qui me suivront », a-t-elle réagi au Racing Post, avant de se lancer de nouveaux défis, « c’ est bien de devenir la femme avec le plus grand nombre de succès, mais ce n’ est pas la Cravache d’ or … »
Signe que le combat pour que les femmes et les hommes soient considérés au même niveau est en train d’ être gagné, Ascot a supprimé l’ équipe des « girls » pour l’ édition 2025 de la Shergar Cup. L’ équipe féminine( inaugurée en 2012), s’ est imposée six fois lors des dix dernières éditions, mais elle a fait son temps. Hollie Doyle sera l’ une des attractions de la réunion, en tant que capitaine de l’ équipe de Grande-Bretagne et de l’ Irlande. En revanche, les femmes sont, pour l’ instant, absentes d’ une ligue mondiale des courses qui devrait être lancée en 2026 par 12 des plus grands jockeys internationaux, dont Christophe Lemaire, Mickaël Barzalona, Flavien Prat et Frankie Dettori. Un manque de considération qui pourrait coûter cher dans la quête d’ une image moderne et d’ une médiatisation de ce nouveau championnat qui se veut révolutionnaire. Hollie Doyle serait une candidate légitime pour cette compétition, tout comme Jamie Melham ou Rachel King, qui brillent régulièrement au plus haut niveau en Australie, tandis qu’ en France nous avons actuellement huit femmes jockeys dans le top 50, dont Delphine Santiago, la double lauréate de Groupe 1, Marie Velon, la norvégienne Frida Valle Skar, gagnante des 2 000 Guinées allemandes en mai. Maryline Eon, qui a mis sa carrière entre parenthèses pour devenir maman, a battu les meilleurs jockeys du monde à l’ occasion du Championnat International de la Saudi Cup l’ an passé. Lors d’ une conférence de presse autour des femmes-entraîneurs présentes dans le Grand Steeple-Chase de Paris, Louisa Carberry et Daniela Mele ont toutes les deux insisté sur le fait qu’ elles ne ressentaient aucune différence de traitement par rapport à leurs homologues masculins. Vivement qu’ on puisse dire la même chose pour les jockeys!
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