PÉDAGO
La création du fonds Éperon coïncide avec la fin des Haras Nationaux et la suppression en 2005 du compte spécial du Trésor grâce auquel les Haras percevaient chaque année 0,7 % du montant total des paris hippiques afin de financer des projets dans leurs diverses circonscriptions. À cette époque, la croissance du PMU était exponentielle et ce prélèvement indolore, d’ autant que la somme n’ était pas déduite du montant des enjeux revenant aux maisons mères des courses, France Galop et Le Trot, mais du pourcentage dévolu à l’ État. Il s’ agissait donc – et c’ est toujours vrai aujourd’ hui – d’ argent généré par les courses mais qui ne leur appartenait pas.
IL S’ AGISSAIT DONC – ET C’ EST TOUJOURS VRAI AUJOURD’ HUI – D’ ARGENT GÉNÉRÉ PAR LES
COURSES MAIS QUI NE LEUR APPARTENAIT PAS.
Depuis que le système a changé, l’ argent du fonds Éperon transite par les comptes des deux sociétés mères et la Fédération Nationale des Courses Hippiques( FNCH), qui est en charge par décret de la gestion de ces sommes, sans toutefois qu’ elle ait seule la main sur son utilisation( voir par ailleurs le fonctionnement du fonds). Le budget du fonds Éperon n’ est plus indexé sur les résultats du PMU mais stable à 9,6 millions d’ euros par an. Jean de Chevigny, secrétaire général de la structure, a porté diverses casaques durant sa longue carrière dans le monde du cheval, dont celle de directeur de l’ hippodrome de Toulouse puis de l’ UNIC( Union Nationale Interprofessionnelle du Cheval). Il explique que le fonds Éperon a un rôle essentiel de levier dans le financement des projets de la filière: « Nos fonds sont considérés comme des fonds privés et permettent de compléter des subventions publiques par effet de levier. Le fait qu’ on aide un projet incite en effet les collectivités locales à y apporter leur soutien, car outre un cofinancement, le fonds apporte une caution qui rassure les élus. La filière ne serait globalement pas en mesure de trouver des financements privés pour épauler les fonds publics si nous n’ existions pas ». Le fonds Éperon ne finance jamais plus de 50 % d’ un dossier. « Si nous engageons par exemple 100 000 € pour un projet de recherche sur la gourme, ceux qui le portent devront justifier de 200 000 € de dépenses au minimum », précise Jean de Chevigny. « Nous sommes très vigilants sur ce point, donc la vérification comptable des dossiers représente un gros travail. C’ est ensuite la FNCH qui procède aux règlements, au prorata des dépenses réellement engagées ». Une centaine de projets est soumise chaque année au comité d’ engagement du fonds Éperon. Le secrétaire général du fonds
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PAGE DE GAUCHE
Longines Deauville 2018.
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