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Jag de Bellouet
Le Prix de l’Atlantique a été, pour le protégé de la famille Gallier, l’occasion d’autant de démonstrations que de participations. Trois essais, trois succès. Le premier, en 2004, obtenu avec le concours de Jos Verbeeck, dans le sulky, fut une formalité, en même temps que le fruit d’une jolie course tactique menée, aux avant-postes, par le pilote belge. Au bout du chemin, une victoire aisée, aux dépens de Késaco Phédo , alors tenant du titre dans le Prix d’Amérique. C’était là le troisième succès consécutif de Jag de Bellouet , qui allait en aligner dix autres, jusqu’à son Prix d’Amérique, en janvier de l’année suivante.
Le Prix de l’Atlantique (Groupe 1), disputé sur le parcours des 2.150m.-autostart, d’Enghien, est l’un des trois championnats du programme français à ne pas élire domicile sur l’hippodrome de Vincennes, avec ses homologues cagnois et caennais, le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur et le Saint-Léger des Trotteurs. Dans l’exercice de la vitesse, c’est le pendant printanier du Prix de France Speed Race, une sorte de deuxième manche que vient compléter le Prix René Ballière, à l’aube de l’été. Jag de Bellouet, qui nous a quittés, à l’âge de 28 ans, en ce début d’année, est le vainqueur le plus marquant de cette course au cours de ce dernier quart de siècle, ne serait-ce que parce qu’il l’a gagnée trois fois. Lui rendre hommage, à la veille de l’édition 2025, de la compétition fait donc comme s’imposer.
e palmarès de Jag de Bellouet 1’09’’ ( Viking ’s Way) est riche de douze victoires de Groupe 1, dans les deux disciplines qui plus est. Dans des registres très différents, le "Cannibale", comme on le surnommait, avait deux chasses gardées, le Prix de Cornulier et le Prix de l’Atlantique, remportés, l’un et l’autre, à trois reprises, les mêmes années de surcroît, à savoir en 2004, 2005 et 2006, à 7, 8 et 9 ans. Assurément, l’exploit n’est pas mince, d’autant qu’il s’assortit de succès dans le Prix de Paris, en 2004, dans le Prix René Ballière, en 2004 et en 2005, dans le Prix d’Amérique, en 2005, et dans le Prix de France, en 2006. Tous les grands internationaux pour chevaux d’âge de notre programme sont ainsi tombés dans l’escarcelle de Jag de Bellouet , au moins une fois.
Le deuxième Prix de l’Atlantique de Jag de Bellouet , en 2005, fut celui qui impressionna le plus. Vite en tête, sous la poigne, cette fois, de son mentor, Christophe Gallier, le fils de Viking ’s Way fut vivement attaqué, dans la ligne opposée, par Jardy , son "tombeur " du Prix de Paris, quelques semaines plus tôt. Mais celui-ci se heurta à un véritable roc et dut laisser le commandement à son rival, lequel continua ainsi jusqu’à l’entrée de la dernière ligne droite, où il accéléra encore, en puissance, pour rallier le poteau en roue libre, tout en pulvérisant le record de l’épreuve, sur le pied de 1’11’’4. Le précédent détenteur en était Insert Gédé , vainqueur en 1’12’’8 deux ans auparavant. Le record de Jag de Bellouet tiendra près de dix ans, n’étant battu qu’en 2014, par l’italien Pascia’ Lest , qui fera afficher tout juste un dixième de seconde de moins, soit 1’11’’3.