24hautrot_25_04_11 | ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?

24H LE MAG

ÉDITORIAL

ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?

FABIEN CAILLER

e rejet des comptes 2024 du PMU par son Assemblée Générale ce jeudi 10 avril plonge l'institution des courses dans une "crise inédite" pour reprendre les termes de Béatrice Parrino, journaliste du Point qui pose depuis plusieurs mois un regard (extérieur) très précis de la répartition des forces en présence dans le monde des courses et d'autant plus précieux que la rédactrice en chef adjointe du magazine hebdomadaire n'est pas immergée personnellement dans la lière. Son précédent article "Ri au PMU" avait déjà fait beaucoup parler.

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Il s'agit en effet d'une grande première dans l'histoire du GIE PMU et, sans en rajouter, le moment est grave. En refusant de valider les comptes présentés par 51% des droits de votes, une majorité -certes in me- d’actionnaires a exprimé son désaccord et sa dé ance sur la gestion de leur propre structure. C’est la preuve d’un énorme malaise, couvant depuis plus d’une année au sein de l’Institution des courses. La SETF a joué un rôle majeur dans cette décision historique, emmenant avec elle quelques sociétés de courses de province dont le poids, certes dilué dans le système de répartition des voix, a pesé suf samment lourd pour en arriver là.

Le différend sur la manière d’imputer les 4 millions d’euros liés au Big 5 en termes d’amortissements n’est qu’un prétexte pour changer le paradigme très (trop) longtemps adopté : accepter sans sourciller la présentation des résultats comptables du PMU. Les sociétés-mères et les 64 sociétés de courses sont en effet en droit, et même en devoir, de challenger les dirigeants de leur GIE, de leur demander pourquoi telle décision est prise, d’argumenter des choix, de justi er tel ou tel investissement, de rendre des comptes. Que des actionnaires demandent à tout moment des comptes à leurs cadres dirigeants n’a a priori rien d’anormal, même si l’on s’en émeut au sein même du PMU et de France Galop.

Si clash il y a eu, il convient pourtant de comprendre pourquoi ce clash est intervenu. Les courses connaissent de sérieux problèmes et plusieurs signaux d'alarme ont été activés ces derniers mois. Il faut les regarder en face pour mieux les combattre et trouver des solutions. La réunion du prochain Conseil d'Administration du PMU devra premièrement avoir le courage de lister les dif cultés : la perte du nombre de clients avant tout, le manque de dynamisme du pari hippique dans un secteur du jeu qui continue de progresser, la visibilité de notre sport (activité) dans la société, etc. C'est aux élus de s'entendre pour trouver de façon coordonnée des réponses en évitant à tout prix que l'État ne le fasse pour eux, pour nous, en sifflant la n des hostilités. Car mieux vaut une paix construite par soi-même que par autrui.