et d’une quinzaine de poulains, et délaisse volontiers sa place au sulky le jour des courses. "Si le travail a été bien fait le matin , il n’y a plus grand-chose à inventer une fois que vous êtes aux courses , estime-t-il. Surtout quand on fait appel à des pilotes dont c’est le métier. Ils n’ont pas besoin de m’appeler s’ils pensent qu’il y a quelque chose à changer après le heat. Le gars est forcément meilleur quand il drive tous les jours, quand toi tu drives une fois de temps en temps. C’est partout pareil , dans tous les sports."
Un site en évolution Basée à quelques kilomètres de Lisieux dans un havre de paix, l’écurie Coignard est dotée d’une piste de 1.100m., "avec un bout de ligne droite de 600 mètres qui se raccorde à la piste principale", sur laquelle Marius Coignard a toujours travaillé et sur laquelle il a donc ses repères. "La piste n’a pas été modifiée. Cet outil de travail permet de faire que les chevaux sont prêts à bien faire quand ils courent", rappelle-t-il Même s’il ne veut pas se laisser déborder par le nombre, Marius Coignard a été amené à agrandir la structure avec la construction en cours de nouveaux boxes.
"Dans ce métier, vous appuyez sur un bouton , vous êtes en haut et le lendemain vous appuyez sur un autre et vous vous retrouvez en bas , poursuit-il. Il faut rester les pieds sur terre. Je suis bien , je ne m’emballe pas." Décidément, l’image du jeune à la grande gueule semble bien derrière lui.
"Mon caractère a souvent joué contre moi . Jeune, j’ai fait des conneries , n’élude pas Marius Coignard. C’est fait, c’est fait. Aujourd’hui , je m’écrase. Il faut subir le système. Celui qui se tait est bien vu , au contraire de celui qui s’exprime. Je ne parle à personne et je vais rarement aux courses. Comme ça , je n’ai plus de problèmes et cela m’évite de m’engueuler." L’écurie familiale est ainsi devenue plus que jamais son antre. Toute son attention est concentrée sur la préparation de ses chevaux, avec un effectif d’une trentaine d’éléments à courir
Pascal Garreau est le témoin privilégié de cette mutation. Le propriétaire-amateur s’était tourné vers Pierre Coignard, par l’intermédiaire de Philippe Allaire, quand il s’était mis en tête de remporter le championnat de France des amateurs en 2021. Un challenge que les deux hommes ont relevé ensemble. "Pierre était une forte personnalité qui cultivait un fort réseau dans les courses. (…) Il était un véritable homme de cheval , avec un très grand feeling", avait-il témoigné dans ces colonnes lors de la disparition brutale de son entraîneur.
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Sous la photo de Pierre Coignard, la team autour de Marius ( gauche à droite) : Antoine Bellet, Fabien Dumoulin (maréchalferrant ), Maxime Bansard, Freddy Lefèvre, Chantal Kehrli, Fabien Ferré et Martin Goetz
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