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Si la structure de l'écurie basée à quelques kilomètres de Lisieux s'agrandit avec la construction de nouveaux boxes, il ne faut pas en déduire pour autant que Marius Coignard veut à tout prix avoir plus de chevaux à l'entraînement. "Je veux avant tout la qualité, je ne recherche pas la quantité , insiste-t-il. Si , demain , il ne fallait garder que quinze chevaux, j’en garderai quinze sans problème. Je vois les choses comme cela. Dire oui pour dire oui , cela ne m’intéresse pas. Cela ne m’intéresse pas d’avoir soixante-dix chevaux à l’entraînement et de gagner une course sur vingt. C’est comme le footballeur qui tire vingt coups francs, en met dix-neuf au-dessus et un seul dedans."
Matinée de travail pour Marius Coignard
À 25 ans, Marius Coignard fait partie de cette jeune génération émergente d’entraîneurs dont la réussite se matérialise aussi dans les classements. Dans son cas, cela se traduit par une présence dans le top 20 national au nombre de victoires (17) après un peu plus de trois mois d’exercice. Parmi ces vingt professionnels, il est celui qui a présenté le moins de partants (51), soit un taux de réussite à la gagne tout à fait remarquable de 33 %, le meilleur des membres de ce top 20 devant Jean-Paul Marmion (31 %) et Thierry Duvaldestin (29 %). Excusez du peu ! Ne comptez pas sur lui pour se pâmer de ses résultats. "Oui , c’est élevé mais on ne court pas beaucoup. Heureusement que les chevaux sont prêts quand on va aux courses", préfère-t-il plutôt souligner. À courir peu, il y a comme une obligation de réussite. Ça tombe bien pour celui qui dit ne vouloir aller aux courses que lorsque "mes chevaux sont archi-prêts . Je n’aime pas y aller pour être sixième. J’y vais quand je sais que j’ai une première chance. Je préfère préparer mes chevaux chez moi que de courir à droite et à gauche sans chance. J’ai un outil de travail qui permet de faire qu’ils sont prêts quand ils courent ".
Ce ratio d’un gagnant tous les trois partants, Marius Coignard s’y tient. D’août à décembre 2023, en pleine période de lancement, il remporte 10 courses avec ses 30 premiers partants. L’an dernier, rebelote mais cette fois sur une saison complète : 170 courses lui ont "suffi" pour comptabiliser 54 gagnants. "J’essaye de viser le plus juste possible, de choisir les engagements qui correspondent le plus aux aptitudes de mes chevaux, que ce soit par le profil de la piste, les conditions de course, etc . Pour l’instant, ce n’est pas mal . En début d’année, on a eu des chevaux qui étaient un peu déclassés . Il faudra voir les prochains mois", avance-t-il toujours réservé.
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