● L’effet des coups de cravache sur les changements de vitesse dans la phase finale des courses de trot.
● Si les coups de cravache dans les courses de trot sont potentiellement conformes au principe d'entraînement du renforcement négatif.
La définition du renforcement négatif est la suivante : l'apparition d'un comportement est immédiatement suivie par le retrait d'un stimulus ou d'un événement désagréable, aversif, ce qui augmente la probabilité d'apparition du comportement. Autrement dit, si un cheval ralentit, il reçoit un coup de cravache, son comportement de ralentissement s’accentue.
En Scandinavie, le sujet du bien-être du cheval est ultra présent dans les esprits du public, et l’utilisation de la cravache se retrouve en première ligne. Loin des émotions extrêmes des activistes ou des habitudes bien-ancrées des socio-pros, une étude indépendante scientifique réalisée en Suède, co-financée par le Swedish Trotting Association et l’Université Suédoise de Sciences Agricoles, a été publiée au mois de janvier 2025. Cette étude analyse l’effet de la cravache sur les performances des chevaux dans des courses de trot attelé et doit, à notre connaissance, être la seule du genre au monde. Nous vous proposons ici d'en connaître les grandes lignes.
La méthode Les quatre chercheurs, tous basés à l’Université Suédoise de Sciences Agricoles, ont analysé les données de 16 épreuves de trot attelé disputées en Suède en 2018-2019 (l’utilisation de la cravache est désormais plus restreinte). Les courses ont été sélectionnées selon les 9 critères suivants pour éviter des comportements et résultats irréguliers :
1️⃣ . Réservées aux standardbreds
2️⃣ . Agés de 3 ans et plus
3️⃣ . Chevaux aux gains entre 100.000 - 500. 000 SEK (10.000
- 50.000€ environ)
4️⃣ . Départ avec autostart
Le but L’objectif des recherches était d’explorer :
⃣ . Courses sur 2.140m.
6️⃣ . Excluant des pistes avec open stretch
● Si l’utilisation de la cravache a une influence sur la position à l’arrivée parmi les trois premiers.
7️⃣ . Uniquement courses trackées
� � �8️⃣ . Pistes légères
️⃣ . Courses faisant partie du pari V75
LIEN VERS VISUEL ETUDE
https://www.frontiersin.org /files/Articles/1416503/fanim-05-1416503-HTML /image_m/fanim-05-1416503-g002.jpg
Les trois premiers chevaux de chaque course, soit un total de 48 performances, ont été observés pendant les 800 derniers mètres, et cette phase finale a été divisée en quatre parties : 0-100m., 100-200m., 200-400m. et 400-800m. de la ligne d’arrivée. Pour ce faire, des heures de visionnage, image par image, en s’appuyant aussi sur les données tracking enregistrées par l’opérateur ATG et la chaîne Kanal75.
Les auteurs de l'étude constatent : "Le nombre de coups ne présentait aucune corrélation avec la position finale des trois premiers chevaux de la course. La plupart des coups ont été portés entre 200 et 100m . de la ligne d'arrivée. Frapper un cheval fatigué ou incapable de répondre par une accélération est éthiquement très difficile à justifier. Lorsque les drivers continuent à frapper leurs chevaux, cela peut être basé sur la perception de leur position par rapport à celle des autres chevaux et à la ligne d'arrivée, plutôt que sur la vitesse réelle ou le changement de vitesse".
Les coups de cravache ont été comptabilisés et la vitesse du cheval calculé 3 secondes avant, au moment du coup de cravache et 3 secondes après. Le délai de trois secondes a été choisi car il s’agit du délai généralement accepté dans la filière hippique pour qu’un cheval réagisse à la cravache.
CONCLUSION L'examen des séquences vidéo des 16 courses a révélé que le nombre de coups de cravache reçus ne variait pas entre les chevaux terminant dans les trois premières places et que les coups de cravache étaient le plus souvent suivis d'une décélération. Les observations indiquent également que les coups de cravache suivis d'une décélération peuvent constituer un exemple de renforcement négatif, en apprenant aux chevaux à ralentir. À la lumière de ces conclusions, les coups de cravache visant à encourager les chevaux à courir plus vite en fin de course semblent inutiles et devraient être évités du point de vue du bien-être des chevaux.
268 coups ont été enregistrés, distribués ainsi :
■ 800-400m . : 29
■ 400-200m . : 56
■ 200-100m . : 93
■ Derniers 100m . : 90
Les chevaux observés ont reçu entre 0 et 16 coups. Cinq chevaux n’ayant reçu aucun coup de cravache ont terminé premier (2 chevaux), deuxième (2) et troisième (1). Celui qui a été frappé à 16 reprises a pris une deuxième place.
©P.L - Province Courses
Les observations : → Un coup de cravache a tendance à être suivi d’une décélération. → Cet effet s’accentue quand le cheval s’approche de l’arrivée d’une course, d’autant que la plupart des coups de cravache sont donnés pendant les derniers 200m. → Ce constat confirme les conclusions d'une étude sur les courses de pur-sang réalisée par Evans et McGreevy (2011), selon laquelle la vitesse des chevaux dans la phase finale est en corrélation négative avec le nombre de coups de cravache.