Qu'en pensent les propriétaires ? Sollicité pour connaître le point de vue des propriétaires, le Syndicat National des Propriétaires de Trotteurs (SNPT ) a répondu par la voix de sa Présidente Nancy Marandon : "Les membres du syndicat sont évidemment favorables aux réglementations qui renforcent la protection de leurs chevaux et à leur bien-être. Personnellement, j’entends bien que les professionnels demandent à conserver un équipement comme la cravache pour des questions de sécurité. Au sein du SNPT, nous sommes en faveur de l’évolution de la règlementation afin que les chevaux ne reçoivent plus de coups et que les drivers-jockeys sollicitent leur partenaire seulement par un mouvement du poignet. Pour l’image des courses, c’est primordial , surtout à notre époque où les lobbies autour du bien-être animal sont importants. C’est un sujet dont on parle depuis assez longtemps entre nous. Chacun aura sa manière de voir les choses et d'appréhender une situation qui le concernera personnellement. Mais on ne peut que constater les avancées sur ce sujet de l’utilisation de la cravache à travers le monde".
Pour le Président du SEDJ, cette nouvelle réglementation doit aussi s’accompagner d’un travail sur le sujet des distances. "C’est bien beau de pointer du doigt les drivers et jockeys, mais il faut travailler sur cet aspect des très longues distances que nous pouvons connaître sur certains hippodromes , défend-il . Dans ma région (la Basse-Normandie), cela a été fait de manière à réduire certaines distances. Il faut que le programme s’adapte aussi à cette évolution ."
L’Association Nationale des Turfistes (ANT ) n’a pas répondu à nos demandes sur le sujet.
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Le Syndicat des Entraîneurs, Drivers et Jockeys de trot (SEDJ) est naturellement sensibilisé à cette évolution de l'utilisation de la cravache. "On a toujours défendu au sein du syndicat la défense de la cravache comme équipement complémentaire du driver-jockey. Cette nouvelle réglementation permet de conserver cet équipement, ce qui nous convient , se satisfait de ce point de vue Stéphane Meunier, le Président du syndicat . Vis-à-vis de l’image des courses et du bien-être animal mais aussi des propriétaires et des turfistes, on a toujours eu une position en faveur de réglementations durcies sur l’utilisation d’équipements qui peuvent nuire à l’intégrité d’un cheval ." Maintenant que cette nouvelle réglementation a été votée par le Comité de la SETF, le syndicat veut s'assurer de son application dans les faits à compter du 1er avril sur l'ensemble du territoire, quelle que soit la catégorie de l'hippodrome. "On se pose beaucoup de questions sur sa mise en place , confirme Stéphane Meunier. Nous avons des interrogations et attendons donc avec impatience la diffusion du tutoriel que la SETF a préparé. Sur le terrain , nous voulons être bien jugés. Tout le monde est conscient qu’il faut changer notre façon de solliciter les chevaux, ce que l’on voit déjà bien depuis quelque temps et qui se traduit dans les faits. Mais je sens comme une appréhension de la profession dans le sens où elle veut être bien jugée. Les professionnels ne sont pas contre les sanctions, mais ils veulent être bien jugés sur tous les hippodromes."