Mathis a appris à raconter des histoires en images grâce à ses lectures: « Je ne lis pas trop de BD récentes, je préfère la composition et le graphisme des BD de EC Comics *, comme les récits d’ horreur Tales from the Crypt datant des années 50. Les expressions des personnages sont très expressives même s’ il n’ y a pas de couleurs. »
Ne vivre que de ça!
Mathis dessine à la main, avec 3 feutres, en noir et blanc. Pas de couleurs ni de digital. Un parti pris que le dessinateur passionné revendique: « Le côté minimaliste, le noir et blanc, cela vient du punk! C’ est comme faire des musiques chargées, pleines d’ énergie, agressives avec très peu de moyens. En noir et blanc, on peut tout dessiner, et cela force à être créatif pour représenter les textures et les nuances ».
Ses illustrations sont d’ ailleurs truffées de détails, des lacets aux chaussettes. Et l’ artiste cache même sa signature dans ses dessins, comme s’ il nous invitait à jouer dans ses vagues. Il ajoute: « c’ est un peu comme des vagues parfaites, il n’ y en a jamais! Pour le dessin, c’ est pareil: c’ est bien d’ avoir des imperfections qui montrent qu’ il y a quelqu’ un derrière. Cela invite à se rapprocher, à regarder de plus près. ».
El Zebro a expérimenté le grand format en composant quelques fresques murales pour une boutique à Biarritz l’ année dernière. « Cela prend
* Entertainment Comics: maison d ' édition américaine de BD notamment connue pour ses publications de bandes dessinées fantastiques et d’ horreur dans les années 1950.
beaucoup de temps mais j ' aimerais bien en refaire, même en plus grand et de façon encore plus détaillée! ». Pour se faire connaître, il participe à des festivals et des salons de créateurs, comme Quartier Moderne à Anglet ou le Festival de la BD à Boucau. Des impressions de ses illustrations sont disponibles à la galerie La Pâtisserie Graphique à Biarritz. « J’ aimerais pouvoir vivre de mes dessins, ne faire que ça! »
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